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Le bonheur si je veux…

« Choisis la vie, afin que tu vives » (Deut. 30.19)

Moi, je me demande… Je me demande si le bonheur, en fin de compte, ce n’est pas un choix. Et en même temps, ce n’est pas juste la méthode Coué où il faudrait s’auto-convaincre.

Je crois que le bonheur, c’est un choix que l’on pose dès que l’on fait la démarche de la foi de choisir la vie que Dieu propose, une vie avec un avenir. Le bonheur ne serait donc pas uniquement un bonheur éphémère, juste un moment, mais un bonheur avec une visée : plus loin, jusque dans l’éternité.

Jésus n’a-t-il pas dépeint le bonheur en termes de : Heureux, même ceux qui sont pauvres, persécuté, tristes, affamés… parce qu’il y a un futur dans le Royaume du Père. Quoi que l’on vive, on peut faire le choix du bonheur, le choix d’avoir la volonté de vivre.

Le texte de Deut.30.19 semble me dire : « Si tu choisis la vie, mais vis ! Bon sang !« . « Ne vis pas comme si tu étais déjà à moitié mort« . Ou quelque chose de ce genre.

J’ai l’impression que la perspective que j’ai en tête quand je me lève le matin va déterminer mon niveau de bonheur, de joie, de sérénité, de paix… Un niveau au-dessus ou en dessous de zéro.

Autant le bonheur devrait avoir une portée au-delà de notre petite perspective du moment présent, autant l’inquiétude n’a pour ainsi dire pas de lendemain. C’est que je comprends dans les paroles de Jésus :  « Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ? » (Mt.6.27)

Un bonheur au-delà de notre perspective présente, parce que le texte parle aussi de vie pour les générations suivantes. Et là, j’espère être une bonne image de ce qu’est « être vivant » pour mes enfants…

Bon, il faut terminer cet article. Dans Deut.30.19, il est bien question de « choisir » la vie pour la vivre, non ? Alors la question est posée : Allons-nous choisir le bonheur, la vie chaque matin ?

Mais le texte va bien au-delà d’un encouragement plutôt psychologique. Faire le choix de la vie, ici, c’est faire le choix de Dieu. Et l’objectif est donné au verset 20:  Choisis la vie (v.19)… « pour aimer l’Eternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t’attacher à lui » (Deut 30.20).

Le bonheur, dans la Bible, est d’office lié à la connection, à l’intimité que l’on a avec Dieu. A son pardon reçu, à sa grâce offerte dans notre quotidien. Et ça, ça change tout.

A méditer…

 

Note additionnelle :

Le lecteur attentif aura remarqué que j’associe « vie » et bonheur » dans cet article (glissement entre champs sémentiques donc). « Choisis la vie » est traduit par « choisis le bonheur ». Je crois personnellement que c’est lié, et dans ce texte et dans d’autres: 1 Pierre 3.10 (« Si quelqu’un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux... »); Ps.34.12 (« Qui donc aime la vie et voir des jours heureux?« ) par exemple. Cela vaudrait la peine d’en faire une étude approfondie: la vie en tant que vie pleine, en tant que vie heureuse. Peut-être un jour… Un jour heureux, donc.

Un chemin de foi…

Pour communiquer entre nous, pour nous faire comprendre, nous utilisons très souvent des expressions très imagées. On a recours aux analogies, aux métaphores. Le texte biblique y recourt aussi énormément. L’avantage, c’est que chacun peut comprendre: C’est imagé, illustré. Le désavantage, c’est que chacun peut le comprendre à sa façon. Mais est-ce un désavantage?

L’analogie de la vie par la foi et d’un chemin à emprunter est ce qui anime ma réflexion ces derniers temps. Je vous partage quelques bribes de ces réflexions non abouties. Il n’est donc pas question pour moi de poser ici une thèse infaillible, mais bien de partager tout haut mes pensées du moment. Entre amis, comme si nous étions en partage assis dans un fauteuil au coin d’un feu, un bon verre de Porto à la main, et quelques chocolats noirs à déguster… Bien installé(e)? Voici mon propos:

La Bible parle énormément de la vie par la foi comme d’un chemin. On dit d’ailleurs « marcher par la foi ». C’est une métaphore. Je pourrais rester assis physiquement à la même place et néanmoins marcher par la foi. Les pas que j’accomplis dans ma vie spirituelle se font d’ailleurs le plus souvent assis: Quand je médite la Bible, quand je prie. [Petite note perso pour mon ami qui avance assis – cf. son blog à découvrir ici – Tu avances peut-être assis, mais j’ai l’impression que tu marches plus vite que moi!]

La Bible utilise des métaphores, mais pas uniquement. Il y a aussi tellement de récits de vie. Abraham, Moïse, David, Jésus, et j’en ai passé tellement… Tous ces récits de vie, tous ces témoignages réels ont pourtant bel et bien un sens pour ma propre vie. Et pourtant, je ne vis pas à leur époque, je ne parcours pas les mêmes lieux, je ne rencontre pas les mêmes personnes… Et aucun d’eux n’avaient Internet (les pauvres! Comment ont-ils pu vivre sans?)

Tous ces récits de vie sont pourtant porteur de sens, ils m’animent spirituellement, ils deviennent un chemin pour ma propre vie. Ces récits réels deviennent eux-mêmes une analogie pour ma propre vie par la foi. Cela n’enlève pas l’historicité des récits, je le répète.

Ce qui m’interpelle alors, c’est de voir les différentes lectures que l’on peut faire de ces récits de vie. C’est vrai d’une confession à une autre, mais c’est vrai aussi au sein d’une même confession. Il suffirait de demander à plusieurs prédicateurs de prêcher sur un même récit, sans qu’ils se contactent pendant leurs propres recherches, temps de méditation, temps de rédaction de la prédication… et on aurait sans doute autant de lectures différentes du récit que de prédicateurs. En gros, ils seraient tous d’accord (j’espère), mais dans les détails, dans les accents mis sur telle partie du récit ou tel thème abordé, dans l’application personnelle, etc., il y aurait des différences.

Je connais une église qui a comme leitmotiv « nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, mais Christ crucifié et ressuscité ». Superbe leitmotiv. Rien à redire. Dans les faits, je crois quand même que chaque prédicateur prêche avec sa propre vision des choses, avec sa propre expérience de vie (ses combats, ses victoires, ses échecs…), et si la visée reste de prêcher Christ, il n’en demeure pas moins vrai que la prédication passant par le canal de notre propre existence unique en son genre, nous finissons par nous prêcher quand même un peu nous-mêmes aussi. Et je ne crois pas que ce soit un mal. C’est plutôt très positif, à mon sens.

Chaque évangéliste a voulu prêcher Christ, et pourtant, nous n’avons pas quatre fois le même évangile. Nous avons quatre évangiles où Christ est indéniablement au centre, mais quatre évangiles vivant aussi au rythme cardiaque, sentimental, etc. de chacun de ses auteurs. Et quelle richesse! Le même Christ, mais pas la même approche pour le faire connaitre. Eux-mêmes ne l’ont pas connu de la même manière…

Dans un monde où certains aimeraient qu’on soit tous coulés dans un même moule, en ayant une vérité absolue, une pensée unique… peu importe comment on l’appelle, cette conformité absolue, il est bon de réaliser qu’avec la Bible chaque chemin est différent, que chacun a une expérience de vie différente parce que personnelle et singulière, que chacun a une expression de sa propre foi qui est différente parce que personnelle et singulière…

Alors, non! Je ne suis pas en train de prêcher le relativisme: Je crois en un seul Dieu, créateur du ciel et de la terre (cf. ma profession de foi). Mais je crois aussi que chacun de nos chemins est différent, que nous avons une façon de marcher (= une expression de foi) qui peut être différente, que nous avons une lecture de la Bible qui peut être accentuée par ce chemin différent que j’emprunte, lui-même parcouru par ma façon bien à moi de marcher… et donc cette carte (la Bible – encore une analogie!) qui me conduit à Dieu reste la même carte pour chacun de nous, mais chacun y recherche les indices qui seront porteurs pour sa propre marche sur son propre chemin (son propre vécu).

(…)

Nous revoilà… au coin du feu, mon ami(e)… Le verre de Porto est vide, le chocolat n’a laissé que quelques miettes témoins de son passage – il était excellent comme toujours… Je te convie à une autre rencontre dans un prochain article pour aller plus en avant sur ce chemin (!) de réflexions… Bref, je te dis: « A bientôt! »

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