Archives par mot-clé : Femme

Heureuse fête des mères!

Quand on parle de la trinité, l’on est devant un des mystères que nous ne pouvons pas saisir : Trois personnes en une seule. Un concept hors de notre portée logique…

Mais il m’apparaît un autre mystère encore plus incompréhensible pour ma logique : La femme !

Aujourd’hui, c’est la fête des mères, et je me devais donc de me pencher sur le mystère féminin.

🙂 Et déjà: Un avertissement pour les plus jeunes d’entre les hommes : « Ne crois jamais avoir compris le monde des filles et des femmes, c’est une autre dimension dans laquelle tu peux véritablement te perdre »…

Bon… Plaisanterie mise à part… Il me semble essentiel que nous nous tournions vers ce que la Bible nous enseigne au sujet des femmes…

  • D’abord parce que tous les textes bibliques ne parlent pas uniquement des hommes…
  • Ensuite, parce que, quand même, il y a pas mal de sœurs dans notre église… Et que l’on peut de temps en temps être plus orienté vers nos sœurs dans nos messages…
  • Le but est aussi que nous puissions nous encourager, hommes et femmes, apprendre les uns des autres, toujours mieux travailler ensemble au service du même maître…

Je vous propose donc aujourd’hui un petit périple à travers la Bible sur ce thème de la femme, et plus particulièrement de la mère, étant donné la fête des mères de ce jour… Une fois n’est pas coutume, je respecte la thématique du calendrier…

La première halte que je nous propose de faire est dans le récit de la création : Genèse 1-3.

La première occurrence du mot « femme » dans la Bible se trouve en Gen.1.27-28 (TOB) :

27  Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa; mâle et femelle il les créa. 28  Dieu les bénit et Dieu leur dit: « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre! »

Nous reviendrons sur ce texte, mais notons deux points pour notre réflexion :

  • Dieu crée l’homme à son image (v.27), mais de suite il signale que le mot « homme », ici est à comprendre comme « humain », puisqu’il ajoute « mâle et femelle» (que d’autres traducteurs traduisent, en étant moins littéral, par « homme et femme il les créa »). Donc premier point que je relève : L’image de Dieu, ce n’est pas uniquement l’homme… mais ce n’est pas uniquement la femme non plus : Chacun porte l’image de Dieu.
  • Le premier couple a reçu la bénédiction de Dieu… Ils reçoivent tous les deux le mandat de remplir et de dominer la terre…

Nous reviendrons sur ce texte et sur ces points un peu plus tard…

L’auteur du chapitre 1 de la Genèse a voulu donner une vue d’ensemble à la création et présenter les étapes de la création en six jours…

Remarque: Il y a eu trop de batailles de mots entre ceux qui pensent que les 6 jours sont des jours de 24 heures littérales et ceux qui le prennent plutôt comme une image d’une période plus longue… Je ne m’attarderai donc pas sur ce sujet pour ne pas permettre les discussions stériles qui amènent aux divisions… Il faudrait sans doute y revenir un jour, mais alors il faudra que cela se fasse dans un climat de paix clairement prédéfini et prié avant la rencontre…

C’est donc très succinct ce qu’il nous propose. Il n’explique pas le « comment » il a créé, il n’entre pas dans les détails… Sauf peut-être avec cette parole de Dieu adressée au premier couple au v.28 et un secret révélé au v.27 : L’humain est créé image de Dieu. Je dis que c’est un secret révélé, parce que sans cette indication par l’auteur, nous n’en aurions jamais rien su…

Heureusement pour nous, l’auteur va alors écrire, dans ce qui est notre chapitre 2 de la Genèse, un peu plus de détails sur la création de l’homme et de la femme…

Le chapitre deux est donc une reprise du chapitre premier… Ainsi, l’auteur dit au v.4 :

Genèse 2:4 (NEG) :

Voici les origines des cieux et de la terre, quand ils furent créés.

La Genèse aurait donc pu très bien commencer ici, en Gen.2.4, mais on aurait alors perdu toute la beauté et tous les « secrets » du chapitre premier… Proposer deux fois le récit est donc une excellente idée… D’autant que répéter les choses dans la culture orientale (mais aussi dans la nôtre en fait), c’est montrer l’importance de la chose, et ici ce qui est à souligner, c’est que Dieu crée le monde

J’en arrive aux détails qui nous intéressent dans notre réflexion du jour. Nous devrions sans doute lire tout le chapitre, mais je vous propose quelques extraits…

Genèse 2.18-24 (NEG) :

18 L’Eternel Dieu dit: Il n’est pas bon que l’homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui. 19  L’Eternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les fit venir vers l’homme, pour voir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant porte le nom que lui donnerait l’homme. 20  Et l’homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs; mais, pour l’homme, il ne trouva point d’aide semblable à lui. 21 Alors l’Eternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. 22  L’Eternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena vers l’homme. 23  Et l’homme dit: Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair! On l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme. 24  C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.

Nous sommes dans le jour 6 de la création, selon le chapitre premier. Au départ, Dieu a créé l’homme, juste « le mâle »…

Alors, notons une chose vraiment intéressante dans ce texte : Dieu décrète d’abord que l’homme-mâle seul, ce n’est pas bon ; et ce, avant même que l’homme lui-même s’en soit aperçu.

Le v.18 explique alors l’action de Dieu et la mission donnée à l’homme aux versets suivants, comme l’homme est seul,

  • 19 : Dieu fait venir les animaux vers l’homme.
  • 20 : L’homme donne un nom aux animaux… Mais pour ce faire, il doit prendre le temps de les observer. L’idée est de donner un nom qui définisse l’animal… Et dans son observation, l’homme s’aperçoit alors… que lui… il est tout seul…

Notons aussi que le v.18 utilise pour la première fois l’expression « pas bon » pour qualifier ce que Dieu a fait.

🙂 Pour vos repas de famille, et spécialement pour que les femmes puissent un peu se moquer des hommes : Quand Dieu dit « pas bon » pour la première fois, c’est quand il regarde l’homme !

Blague à part, je suis étonné que Dieu prononce un « pas bon » sur ce qu’Il a fait lui-même ! Qu’il dise « pas bon » du travail d’un autre, je comprends, mais de son propre travail !?!

C’est une expression très forte dans notre texte et nous devons bien la souligner, parce que tout au long de la création, il est constamment répété : « Dieu vit que cela était bon » (1.4, 10, 12, 18, 21, 25) et même « très bon » (1.31)… Puis tout à coup : « Pas bon »…

Nous ne pouvons évidemment pas imaginer Dieu comme un apprenti laborantin qui se rend compte que son expérience n’est pas satisfaisante. Non, Dieu sait très bien ce qu’il fait… Et s’il dit que ce n’est pas bon, ce n’est pas pour montrer son échec, il n’y en a pas ! C’est plutôt pour que nous, lecteurs de ce récit, puissions être conscients, comme le premier homme a dû en prendre conscience, de deux choses :

  • L’homme est créé dans une volonté de Dieu qu’il vive le «nous» et non le « je ». Créé seul, c’est pas bon !
  • La femme est d’une part « une aide» et d’autre part « semblable à l’homme», c’est plus qu’une simple présence qui serait alors un simple alibi pour prononcer « nous » au lieu de « je ». Dieu le dit au v.18, mais il faut que l’homme fasse l’exercice de nommer les animaux pour qu’il s’en rende compte lui-même au v.20.

>>> Il n’a pas besoin d’un être vivant qui soit juste là, il n’a pas besoin d’une présence, il a besoin d’un vrai vis-à-vis. La femme n’est donc pas créée pour devenir une potiche (n’en déplaise à certaines émissions de télévision), mais elle a été créée pour avoir une vraie place au même niveau que l’homme (n’en déplaise au monde macho encore actuel qui ne donne pas les mêmes droits aux femmes qu’aux hommes – Y compris dans les églises! [Là, je ne vais pas me faire que des amis!]).

Le temps et ma visée pour cette prédication nous empêchent d’aller plus en avant dans l’étude détaillée de ce texte, cela mériterait plusieurs temps de méditation… Je vais donc prendre des raccourcis et espérant que vous me le pardonnerez…

La femme est donc, dans la pensée de Dieu, celle qui est pour l’homme :

  • « aide», ou autre traduction « secours »… Mais aide ou secours pour quoi faire ?
    • Le texte ne le dit pas explicitement. Il nous a été signalé au chapitre que l’homme devait accomplir la mission de « remplir et dominer la terre» (1.28)… Mais l’homme n’étant pas hermaphrodite, il ne peut pas se reproduire tout seul… Là, vient sans doute le premier élément d’aide…
    • Le second élément de réponse quant à l’aide, nous le trouvons dans tous ces récits bibliques, mais aussi de nos vies au quotidien, où l’on se rend compte du rôle complémentaire de chacun dans un couple… Je ne m’y attarderai pas non plus… Pensons simplement, par exemple, à ce récit qui met en valeur la qualité de cette femme nommée Abigaïl qui va sauver la peau de son mari, un homme « dur et méchant» pour reprendre l’expression du texte biblique… Bref, pour dire que c’était un vrai « con », quoi ! Entre nous : Heureusement que nos femmes nous sauvent parfois de nos conneries !… Un récit, celui d’Abigaïl, que vous retrouverez en 1 Samuel 25…
  • « semblable»… J’aime cette traduction qui nous dit que la complémentarité ne se retrouve pas dans l’identité… la femme n’est pas un homme et l’homme n’est pas une femme… Ils sont « semblables »… et complémentaires… ou pour reprendre la notion d’aide du contexte : Ils sont « nécessairement complémentaires »… Ils ne peuvent vivre l’un sans l’autre…

Vient alors la première occurrence du mot « mère » dans la Bible – en Genèse 2.24… Sauf que, là en Gen.2.24, « l’homme quittera son père et sa mère » – ça tombe un peu comme un cheveu dans la soupe, parce qu’Adam, lui, selon ce récit, n’a pas de mère (ni de père physique) à quitter…

En fait ce verset est ajouté comme une espèce d’explication, une sorte de protocole signalé dès le départ, ou plutôt un jalon posé par Dieu pour indiquer comment il voit l’organisation du couple homme-femme… Dieu posera d’autres jalons par la suite parce que l’homme, l’humain, va lui-même essayer plusieurs directions pour vivre cette relation homme-femme… Mais ce n’est pas notre sujet non plus, et je referme donc cette parenthèse-là aussi…

Le verset 24 explique encore en quoi le mot « semblable » peut être aussi compris.

Chouraqui avait traduit la fin du v.20 de la sorte :

« il n’avait pas trouvé d’aide contre lui. »

Traduction de la Bible du Rabbinat (v.20b) :

« pour lui-même, il ne trouva pas de compagne qui lui fût assortie. »

Il est question évidemment aussi de sexualité dans ce texte… Sexualité, donc dans un cadre de création d’un nouveau couple, séparé des parents (selon le jalon du v.24)…

Mais la notion de couple est encore un autre sujet, je vous propose de nous concentrer sur la maternité de cette femme qu’Adam reconnaît comme « aide qui lui correspond ».

Pour le moment, elle n’a pas vraiment de nom… C’est juste une « femme », juste le féminin du mot « homme » – Ce qui est plus visible en hébreu : elle est ischa, et lui est isch… Ischa  recevra un véritable nom plus tard, après les événements du chapitre 3.

Nous connaissons l’histoire de Gen.3.

En très bref :

Le serpent tente la femme, la femme se fait arnaquer, elle propose l’arnaque à son mari qui se fait arnaquer aussi… Dieu intervient et condamne le serpent, la femme, et l’homme…

Ce que Dieu dit à la femme :

Genèse 3:16 (NEG)

Il dit à la femme: J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.

Tout avait bien démarré à la création, Dieu avait fait découvrir à l’homme son besoin de la femme avant de créer celle-ci, il la reconnaissait comme « Aide qui lui correspond »…

Et là, la femme passe de celle qui se trouve « à côté » à celle qui est « dominée ».

Le verbe « dominer », c’était au départ (en Gen.1.28) pour les deux ! Homme et femme… Et pas pour se dominer l’un l’autre, mais pour dominer ensemble la terre…

Mais la femme sera dominée, elle qui devait dominer avec son mari…

Bref, cela tourne mal… D’autant que survient, avec les dernières paroles adressées cette fois à l’homme, le clou de la condamnation :

Genèse 3:19 (NEG)

« …tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. »

Parole adressée à l’homme mais qui englobe tous les êtres humains… Parole de mort s’il en est…

Vient alors le verset suivant, verset lumineux dans ce triste décor :

Genèse 3:20 (NEG)

Adam donna à sa femme le nom d’Eve: car elle a été la mère de tous les vivants.

C’est ici qu’apparaît pour la première fois le nom le nom de la femme… Ischa devient Eve…

Notez qu’Adam n’a pas tardé pour prendre domination sur sa femme, puisque comme pour les animaux, c’est lui qui va lui attribuer un nom. Eve. Littéralement « vie ». La femme d’Adam s’appellera « Vie ».

C’est lumineux à bien des égards, et c’est à mes yeux un excellent choix de nom et une belle manière de réagir à la mort qui vient d’être annoncée…

La mort vient d’être promulguée, mais il y a de l’espoir à travers la femme. A travers elle, l’humanité n’est pas en péril… Elle porte véritablement la vie en elle, alors que le monde subit la condamnation à mort…

Paul a cette belle formule en 1 Timothée 2.15 (NBS) :

« Elle [la femme] sera néanmoins sauvée en devenant mère. »

Et cette phrase s’accomplit à partir d’Eve : La maternité est un pied de nez à la mort qui pourrait engloutir l’humanité.

Mais dans la Genèse, il est aussi question d’une mort spirituelle, ce qui sépare pour l’éternité l’homme d’avec Dieu… Et là aussi, la femme reste le moyen de salut choisi par Dieu lui-même.

Ecoutons ce que Dieu dit au serpent, dans le jardin d’Eden :

Genèse 3:15 (NEG)

Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.

C’est une prophétie qui concerne la femme et sa postérité.

Je sais que je ne devrais pas le dire, et que ça va peut-être créer des discussions pendant des mois, mais il faut quand même rendre à César… et à la femme…

Alors que la malédiction pour la femme sera, entre autre, d’être dominée par l’homme, il n’en demeure pas moins vrai que la femme a été le moyen choisi par Dieu pour amener le salut à l’humanité, et je parle ici du salut de l’âme, [et c’est ce que je vais ajouter maintenant qui va amener la discussion dans vos couples – pardonnez-moi d’avance] la femme a été le moyen choisi par Dieu pour amener le salut éternel… y compris aux hommes.

Voilà, semble-t-il la meilleure des aides à laquelle Adam ne s’attendait sans doute pas…

Je reviens aux paroles de Paul qui font écho à cette ancienne prophétie et qui annonce le salut de l’humanité par la procréation.

1 Timothée 2.15 (NBS) :

Elle [la femme] sera néanmoins sauvée en devenant mère.

Genèse 3:15 (NEG)

Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.

Cette prophétie, donnée en Gen.3.15, a été accomplie par une femme, une simple femme… qui est devenue sujet d’adoration chez nos amis catholiques, et par voie de conséquence ou plutôt par réaction désastreuse, objet d’indifférence, pour ne pas dire pire, chez beaucoup de protestants.

Marie… Dans la Bible, elle reste, un vrai modèle de la mère.

Nous devons nous arrêter pour bien prendre conscience que la plus grande des missions que Dieu ait jamais donnée à un homme ou une femme n’a pas été donnée à des super-héros, des hypertrophiés du muscle ou du cerveau, des gars balaises sachant manier tous les arts martiaux de l’époque pour, au cas où, défendre l’enfant Jésus contre les envahisseurs* Romains [*Que David Vincent n’a pas vus…]… Il ne choisit pas des gardes du corps ou des agents secrets qui ont l’expérience des situations extrêmes…

Non : Juste Marie & Joseph d’un petit bled paumé appelé Nazareth…

Et encore, je dis « Marie & Joseph », mais en réalité, c’est d’abord Marie qui est choisie… Joseph, souvenons-nous, voulait « la renvoyer en secret » (Matthieu 1.19 – PDV)…

Il voulait « la répudier » (TOB)… Là on est dans des termes de divorces, parce qu’ils sont fiancés, donc clairement engagés (surtout dans la tradition orientale). Joseph a appris la grossesse de Marie et il sait qu’il n’a rien fait… Le mieux est donc de rompre…

Le fait qu’il la « remballe au fournisseur » (ma traduction), cela me prouve qu’il ne la croyait pas quand elle disait être « enceinte par l’action du Saint-Esprit »…

J’entends presque Joseph qui écoute Marie qui dit : « je suis enceinte sous l’action du Saint-Esprit », et qui se dit lui-même : « C’est cela, oui ! »…

L’amour rend aveugle, mais à ce point-là, il ne faut quand même pas exagérer… Joseph croit que Marie l’a trompé avec un autre, peut-être un légionnaire qui sentait bon le… (Ah, vous le connaissez aussi ?)

Non, ils n’étaient pas parfaits… Mais Dieu les a choisis, eux ! Et ils méritent notre profond respect.

Aussi, même si nous ne le prenons pas comme une prière à formuler aujourd’hui, les paroles suivantes restent des paroles très à propos au sujet d’une des plus grandes dames que cette terre ait pu porter, c’est Elisabeth sa parente, elle-même enceinte, qui les prononce alors que Marie vient lui rendre visite :

Luc 1.40-42 (TOB)

41  Or, lorsque Elisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant bondit dans son sein et Elisabeth fut remplie du Saint Esprit. 42  Elle poussa un grand cri et dit: « Tu es bénie plus que toutes les femmes, béni aussi est le fruit de ton sein! »

Notez que c’est l’Esprit-Saint lui-même qui inspire cette formulation : « Tu es bénie plus que toutes les femmes ! ».

Je le rappelle, ce n’est pas une prière, Marie n’est pas une déesse, mais cela n’en demeure pas moins la vérité !

Marie n’est évidemment pas à diviniser, mais elle n’est pas à mettre au rebut non plus… Elle reste une des grandes figures de la foi chrétienne au même titre de tous ceux qui ont marqué leur temps : tous ces Moïse, Gédéon, David, Salomon, Josué et tant d’autres… Pas divinisés, mais des personnages-clé dans l’histoire… Parmi tous les noms que l’on pourrait citer, Marie est sans doute, parmi tous les humains, celle qui a reçu la plus grande des missions…

Marie était évidemment une vraie mère… Elle a accouché du plus important des bébés, et ça, ce n’est pas rien… Elle a élevé cet enfant, nommé Jésus, elle a eu peur pour lui à maintes reprise : Dès sa naissance, quand il a fallu fuir en Egypte, puis plus tard quand il était resté à Jérusalem à l’âge de 12 ans alors qu’elle le croyait avec eux dans le voyage du retour… Ah ces gosses !…

Elle a vécu cette prophétie que Siméon lui avait faite 8 jours après la naissance de Jésus (Luc 2.35) :

« à toi-même une épée te transpercera l’âme »

Siméon annonçait déjà à Marie que ses entrailles souffriraient devant la mort atroce de Jésus… Et cela est effectivement arrivé : Marie était l’une des rares à être aux pieds de la croix et à voir son fils souffrir et mourir…

C’est une prophétie qu’aucune mère ne voudrait vivre… Assister à l’agonie de son propre fils…

Mais on retrouvera Marie aussi dans la chambre haute après la résurrection et l’ascension de Jésus (Actes 1.14)… Puis, par la suite, la Bible ne parle plus d’elle. Elle a accompli sa mission… Et elle l’a bien remplie !

Marie, une grande femme, donc ! Une mère qui doit rester dans nos mémoires…

Et pourtant… Jésus va, tout en parlant de sa mère, Marie, nous orienter vers une autre façon d’être mère… Et ce par deux fois…

Je terminerai donc avec ces deux événements :

1. La première fois que Jésus revisite, en quelque sorte et en extrapolant volontairement, le rôle de la mère, c’est lorsque Marie et ses frères veulent le voir alors qu’il est en plein enseignement…

Matthieu 12.46-50 (NEG)

46 Comme Jésus s’adressait encore à la foule, voici, sa mère et ses frères, qui étaient dehors, cherchèrent à lui parler. 47  Quelqu’un lui dit: Voici, ta mère et tes frères sont dehors, et ils cherchent à te parler. 48  Mais Jésus répondit à celui qui le lui disait: Qui est ma mère, et qui sont mes frères? 49  Puis, étendant la main sur ses disciples, il dit, Voici ma mère et mes frères. 50  Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère.

La définition de la mère (et du frère et de la sœur) est ici ramenée à « faire la volonté de Dieu »… Or, la volonté de Dieu, on la connaît, elle est résumée dans un verbe : « aimer ».

Nous vivons dans un monde qui, depuis les temps anciens, regardent d’un drôle d’œil la femme qui n’est pas mère… Peut-être que dans l’inconscient collectif, l’on se dit qu’elle ne participe pas au salut de l’humanité en procréant ? Je ne sais pas… Mais il y a un malaise… Être femme et ne pas être mère, il y a comme une incompatibilité dans les esprits qui fait pointer les doigts invisibles…

Combien cette parole de Jésus est libératrice : « Toi aussi, tu peux être mère, avoir ce cœur de mère, avoir les entrailles d’une mère, ces entrailles de la compassion… »

Entrailles propres aux mères, mais pas seulement !

J’aimerais vous lire un extrait du livre « La tendresse de Dieu » de Daniel Bourguet. J’ai eu la joie et l’honneur de rencontrer Daniel Bourguet lors d’une retraite où il était l’orateur et où il partageait ce qu’il a écrit ensuite dans un livre – que je ne peux que recommander.

« L’émotion des entrailles maternelles est liée au don de la vie et se réveille chaque fois que la vie donnée est menacée ou souffrante. Une mère sent ses entrailles remuer chaque fois qu’elle voit son enfant souffrir.

 Ainsi dans le célèbre récit, plein de finesse, rapportant le jugement de Salomon confronté à deux femmes qui réclament le même enfant, il nous est dit que ce roi a discerné la vraie mère au moment où celle-ci a « senti l’émotion de sa matrice », en apprenant que son fils allait être coupé en deux (1Rois 3.26)

 Face à la Bible qui nous révèle l’origine matricielle de la tendresse, il est bon, encore une fois, de ne pas réagir comme s’il s’agissait d’une affirmation strictement anatomique ! En effet, si une mère peut sentir l’émotion de sa matrice, la Bible nous dit aussi qu’un homme peut également ressentir cette même émotion, et donc que lui aussi, en quelque sorte, a une matrice !

C’est ainsi que l’expression, utilisée dans le récit du jugement de Salomon pour décrire l’émotion de la mère, se trouve dans la Genèse, pour décrire l’émotion d’un homme, le patriarche Joseph, au moment où celui-ci retrouve son jeune frère Benjamin, après des années de séparation. Joseph, nous dit le texte, « sentit l’émotion de sa matrice » (43.30). L’émotion de Joseph est si vive qu’il doit se réfugier dans une chambre pour cacher ses larmes. (…)

 Il est bon de savoir tout cela, pour comprendre en quoi Jésus fait lui aussi office de père maternel, chaque fois qu’il nous est décrit comme étant ému aux entrailles. En cela, Jésus est aussi réelle incarnation de ce Père maternel qu’il nous révèle dans la parabole du fils prodigue. Admirable parabole où, curieusement, la mère est absente, inexistante même, tant le père est à la fois père et mère. »

Dieu est bel et bien un père qui nous materne… Et homme et femme avons été créés à son image… avec cette capacité de nous émouvoir…

Matthieu 12.50

…quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est…  ma mère.

Notre méditation de ce matin se veut être un périple rapide à travers la Bible et non une étude exhaustive sur le sujet… Je prends donc beaucoup de raccourcis pour essayer de faire entrevoir la beauté de la maternité… Y compris chez ceux et celles qui n’accoucheront jamais physiquement…

Il est question d’être remué dans ces entrailles, d’avoir cette aptitude à la compassion… Juste quelques textes pour nous laisser entrevoir la direction à prendre :

Prophétie de Zacharie, le père de Jean-Baptiste, prononcée à la naissance de celui-ci (Luc 1.76-79 NEG)

76  Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut. Car tu marcheras devant la face du Seigneur, pour préparer ses voies, 77  Afin de donner à son peuple la connaissance du salut Par le pardon de ses péchés, 78  Grâce aux entrailles de la miséricorde de notre Dieu, En vertu de laquelle le soleil levant nous a visités d’en haut, 79  Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, Pour diriger nos pas dans le chemin de la paix.

L’apôtre Paul s’est adressé aux Philippiens et leur partage :

Philippiens 1:8

Dieu m’est témoin que je vous chéris tous avec les entrailles de Jésus-Christ.

Oui, nous avons tous été créés à l’image de Dieu, ce Dieu qui sait s’émouvoir jusqu’aux entrailles… Paul en a fait l’expérience… Nous tous aussi, sommes appelés à vivre cette émotion qui n’est que la manifestation de l’amour :

1 Jean 3.16-18 (NEG)

16  Nous avons connu l’amour, en ce qu’il a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères. 17  Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui? 18  Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité.

Et les paroles de Jésus de résonner :

Matthieu 12.50

…quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est…  ma mère.

Jésus cherche, comme disciples, des hommes et des femmes qui ont des entrailles qui peuvent se remuer devant la détresse, la misère des autres…

2. La seconde fois que Jésus revisite le rôle de la mère, si je puis encore me permettre l’expression et surtout oser encore l’extrapolation, c’est lorsqu’il est en croix…

Jean 19.25-27 (NEG)

25  Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. 26  Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. 27  Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.

Jésus va bientôt mourir… Oui, bien sûr, il y aura la résurrection… Mais il sait qu’il va ensuite retourner auprès de son Père dans les Cieux… Il pense à sa mère qui est au pied de la croix.

Il lui propose en quelque sorte une adoption… « Tu n’es pas sa vraie mère, mais sois une mère pour ce disciple… Et toi, sois un fils pour elle… »

Il y a peut-être autour de nous des esseulés qui ont besoin d’une mère, de quelqu’un qui a des entrailles qui se remuent pour lui…

Non, décidément, il n’est pas bon que l’homme soit seul sur cette terre…

Pour ne pas conclure…

Le partage de ce matin se voulait être un périple à travers la Bible… Pas exhaustif, pas complet, très frustrant pour ceux qui voulaient plus, mais un temps de méditation déjà trop long (je vous présente mes excuses pour cette longueur – je voulais proposer au mieux une vue d’ensemble)…

J’ai souhaité terminer sur deux propositions d’extrapolations, volontairement, pour accentuer les traits…

Nous sommes le jour de la fête des mères… Et donc : « Bonne fête aux mamans ! »

Et notre monde autour de nous a besoin de vraies mères ! Et j’entends par « mère » le fait qu’il y ait eu réellement accouchement physique vécu ou pas…

Mais notre monde a besoin aussi d’hommes et de femmes qui ont des entrailles qui peuvent s’émouvoir, des hommes et des femmes qui peuvent aimer jusqu’à considérer l’autre comme son propre fils, sa propre fille…

Notre monde a besoin d’hommes et de femmes qui peuvent aimer avec les entrailles de Dieu, des hommes et des femmes qui gardent intacte cette image de Dieu « reçue » à la création du monde.

Et je termine avec cette parole du Sermon sur la Montagne (je ne peux pas m’empêcher d’y revenir constamment) :

Matthieu 5.43-45

43 Vous avez appris qu’il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. 44  Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, 45  Alors vous serez vraiment les enfants de votre Père qui est dans les cieux [ce Père qui peut s’émouvoir jusqu’aux entrailles].