Dans le fichier à télécharger ci-dessous, je vous propose 87 cartes, donc 87 questions que l’on peut distribuer entre les participants d’une étude autour d’un texte biblique. Les explications sont reprises en introduction dans le document. Il s’agit d’une approche tout à fait différente des habitudes (et peut-être un peu perturbatrice)… Allez donc voir ce que contient ce document:
Archives par mot-clé : Bible
Quelle version Segond choisir?
[Cet article a été revu le 07.07.2017 suite à un examen toujours plus approfondi des différentes versions Segond]
C’est la question que me pose mon ami Pierre. Et comme je trouve la question intéressante, je la propose en petit article. Il ne s’agit pas pour moi de lancer des disputes de mots sans fin où chacun va monter sur ses grands chevaux théologiques. Chacun a sans doute déjà fait son choix et a ses propres arguments. Je propose simplement une comparaison pour permettre à un ami d’y voir plus clair.
N’hésitez pas à écrire un commentaire pour continuer un débat qui se veut constructif et dans le respect les uns des autres. Je vous en remercie d’avance.
Je propose une comparaison entre les 5 versions Segond qui sont utilisées actuellement :
- La Segond 1910 (LSG),
- La version Segond Révisée dite « à la Colombe » de 1978 (SER),
- La Nouvelle Edition de Genève de 1979 (NEG),
- La Nouvelle Bible Segond de 2002 (NBS),
- La Segond 21 de 2007 (S21).
Toutes sont d’excellentes et sérieuses traductions. Mais toutes ont subi des choix des traducteurs (c’est plus souvent un groupe de traducteurs aujourd’hui) selon leur propre orientation théologique. Ceci dit, je le répète, toutes sont d’excellentes et sérieuses traductions. Dans cet article, je ne fais donc que peut-être couper les cheveux en quatre, je le reconnais volontiers. Ça ne va pas changer le monde, mais ça permet quand même d’avoir une idée (d’un évangélique, donc c’est orienté ici aussi!) sur le sujet.
Je propose quelques textes mis en parallèle pour ces 5 traductions Segond pour voir directement les différences. La plupart de ces passages sont repris parmi ceux qui ont été choisis dans le superbe livre « Which Bible Translation Should I Use ? » d’Andreas J. Köstenberger et al. – livre qui fait une comparaison entre 4 versions anglaises majeures de la Bible.
Ces passages et d’autres que je choisis moi-même montrent assez clairement les choix théologiques, ou les nuances de chacune de ces traductions…
J’utilise le logiciel LOGOS (en capture d’écrans) pour la comparaison des textes ci-après.
Deux textes connus…
Juste pour voir un peu les différences :
Le mot « péché »…
Le mot « péché » devient « transgression » dans le Ps.19.14 dans la NBS, mais la NBS garde le mot « péché » dans d’autres endroits (cf. Luc 17.3 plus bas).
Vocabulaire particulier…
La NBS utilise de temps en temps un mot qui ne vient pas du langage courant pour parler du rachat : être « rédimé« . Cela relève d’un langage soutenu. J’en profite pour noter ici que NBS vise un public ayant une bonne connaissance du français. Ceci explique cela.
Le genre…
Il y a aussi les choix de traduction « genrée« : On adapte ce qui est « homme » dans l’original par le genre humain, voire « l’homme et la femme« . Ça ne me pose pas de problème quant au sens, mais pour une utilisation de ces versions en mode étude d’un texte proche de l’original, ce n’est pas ce que je recherche personnellement. Là, NBS et S21 ont +/- la même pratique (pas toujours en même temps). Quelques exemples :
Traduction light ?
- « Croire » qui est pour moi un verbe fort devient « devenir croyant » en M.16.16 dans la NBS. Un peu dommage et un peu fade du coup, je trouve, en première lecture, surtout quand beaucoup se disent « croyants » comme on adhère de loin à un parti politique. Ceci dit, en seconde lecture, la NBS se voulant le plus littéral possible a opté pour un participe. On ne peut pas lui reprocher ce choix. De plus NBS, en choisissant, « deviendra croyant » appuie sur quelque chose d’important: La foi, on ne l’a pas à la naissance ou selon le choix des parents, c’est un choix personnel qui fait que l’on « devient croyant » à un moment donné. Donc pas si fade que ça, tout compte fait!
- La résurrection (choix de Segond) devient un « simple » réveil (Mc.16.14) chez NBS. Je crois quand même qu’on perd ici le grand message de l’Évangile : Le réveil, tout le monde peut le vivre chaque matin (et puis, est-ce dire alors que Christ n’était pas vraiment mort, mais peut-être juste endormi ?). Je sais que les traductions permettent ce choix, mais il me semble évident que les auteurs des Évangiles ont souhaité rapporter un acte fort et non un événement light (Jésus ne ferait que se réveiller?). J’émets l’hypothèse que la NBS a peut-être une visée de traduction pour satisfaire un public protestant plus large, et non viser un public bien évangélique qui met fortement l’accent sur la résurrection. Ceci dit, c’est aussi un choix qui se défend et qui se tient.
- NEG avait donné le coup d’envoi avec une traduction engagée d’Esaïe 7.14. La LSG de 1910 n’était pas allée aussi loin. Il me parait évident que cette prophétie qui annonce que la jeune fille qui devient enceinte, ce n’est pas juste ce qui arrive à bon nombre d’ados depuis la nuit des temps jusqu’à aujourd’hui. C’est une prophétie qui annonce un vrai miracle et pas un fait divers relativement commun. Traduire au contraire par « la vierge deviendra enceinte », là, tout le monde a compris! Il s’agit bien d’un fait exceptionnel digne d’une prophétie. La NBS revient pourtant à une version plus light, la S21 continue dans la lignée de la NEG. Le choix de la NBS est sans doute lié à son désir d’être le plus littéral possible – En effet, le mot hébreux ‘almâ signifie « jeune fille« , et comme le dit si bien le Lexham Theological Wordbook, c’est « A young woman, without reference to her sexual status.« , c’est-à-dire « Une jeune fille, sans référence à son statut sexuel« . La NBS offre alors, pour ce texte, une traduction sans interprétation. On ne peut pas le leur reprocher non plus!
Et alors, quelle version choisir ?
Là, le débat est ouvert, et est même élargi par les différents modèles de Bible. Et je ne parle pas que de la forme extérieure ! Il y a des Bibles d’étude, avec belles notes, dans la plupart des versions citées. J’ai une excellente Bible d’étude NBS (qu’est-ce que je me suis fait du bien dans la méditation avec ma Bible à couverture jaune/orange ! – cf. photo du début de ce post), j’ai une excellente Bible d’étude S21 avec notamment la Bible « Vie Nouvelle ». Tout cela sans parler de la version S21 la moins chère du marché, « au prix d’un café » – Ce qui est exceptionnel!
Mais… J’avoue, ma préférence pour le texte (donc, je parle d’un choix pour une version sans les notes, etc.) va à la version NEG. Elle rejoint ce que je crois (dans ma foi évangélique), et m’apparait très proche du texte original – ce qui est important pour mes préparations d’études bibliques ou prédications (cela n’enlève pas la nécessité d’aller voir l’original, évidemment!). Je ne dis pas que les autres traductions sont moins proches du textes original, mais certains choix de traduction aboutissent à proposer une version qui vise un peu plus les traductions « à équivalence dynamique » (cela se dit quand le traducteur préfère s’éloigner du « mot à mot » original pour faire comprendre le texte, contrairement à « correspondance formelle ou littérale » qui signale que le traducteur préfère « coller » le plus possible au texte original). S21 le fait, par exemple, en utilisant « frères et sœurs » au lieu de « frères » ou « dimanche » au lieu de « premier jour de la semaine ». Mais ce choix devient incompréhensible, comme me le faisait remarquer intelligemment un commentaire à ce post (oui, j’ai revu cet article en fonction des remarques qui m’ont été formulées, par souci d’être le plus complet et le plus clair possible – donc encore merci à tous ceux qui participent à la réflexion!), ce choix devient incompréhensible, disais-je, quand S21 traduit Apoc.21.17 par « Il mesura aussi la muraille et trouva 72 mètres, selon la mesure humaine qu’employait l’ange. » – 72 mètres au lieu d’une traduction plus littérale « 144 coudées« , l’effort de conversion est joli, mais cela enlève tout le symbolisme lié aux nombres bien présent dans ce livre de l’Apocalypse. Et ma question est alors: « Pourquoi ont-ils fait ça? » (du moins pour ce texte-ci – même s’il ajoutent la traduction littérale en notes.) Par contre, c’est une volonté systématique dans la S21 de traduction dynamique, et là c’est bien joué (pour les autres textes)!. Bon point par contre pour la S21: Ils ont opté pour des nombres en chiffres et non en lettres (quand on est en Belgique ou en Suisse, c’est plus facile à lire septante en chiffres, que convertir en direct avec un soixante-dix inhabituel). Bon, ils n’auraient quand même pas dû le faire en Apoc.21.17… Je suis taquin!
Ma préférence…
- Pour une étude personnelle, ma préférence va pour des versions à correspondance formelle (littérales). Il me semble dangereux de ne se fier qu’à une version à équivalence dynamique dans l’étude. On pourrait alors tirer des conclusions en étudiant des mots qui ne sont pas dans l’original et donc s’éloigner du sens de l’auteur… Pour aller plus loin sur ce sujet, je vous renvoie à un autre article (cliquez ici). La Bible d’étude, version papier, en français que j’utilise pour le moment est la NEG avec les notes de John Mac Arthur. En version électronique, j’ai par contre adopté la version LSG (parce que libre de droit quand je fais une citation, parce qu’elle sera la seule version qui offrira un interlinéaire Hébreu-Grec dans le logiciel LOGOS, et surtout parce qu’elle reste une excellente version). Mais ça, c’est mon choix.
- Pour une lecture publique, et si on doit rester dans les versions Segond, ma préférence va alors à la S21 qui vise un langage plus clair et contemporain. Ceci dit, en prédication, pour expliquer ou montrer les corrélations entre différents versets, j’aime utiliser aussi la NEG ou la LSG.
Cet article est évidemment orienté en fonction de mes habitudes de lecture depuis que j’ai découvert la Bible, vers l’âge de 8 ans, et donc la LSG (puisqu’il n’y avait pas d’autres versions Segond à l’époque – ça ne me rajeunit pas!). Je crois que chacun doit donc prendre le temps de regarder l’intérieur d’une Bible avant de l’acheter : Est-ce que les notes me semblent intéressantes ? Sont-elles trop orientées ? Trop simplistes, trop compliquées… ? La présentation de la Bible a aussi son importance (forme extérieure, poids, taille de police, couverture dure ou souple, épaisseur du papier). Est-ce que ça me donnera envie de prendre ma Bible et de la lire régulièrement?
Bref, voilà pas mal d’éléments qui entrent en ligne de compte… Et vous, qu’en pensez-vous? Quelle est votre version Segond préférée? Laissez un commentaire, c’est toujours enrichissant de poursuivre un article avec les idées des uns et des autres!
Plusieurs commentaires pertinents sont déjà à lire ci-dessous pour compléter cet article décidément incomplet. Merci à chacun pour sa contribution! Mon article (ci-dessus) a d’ailleurs été revu suite à ces remarques pertinentes.
P.S.: Cet article est limité aux différentes versions Segond. Je vous renvoie à l’excellent article de Timothée Minard qui propose une réflexion sur l’ensemble des bibles en français. Pour lire son article, cliquez ici.
Un code couleur pour sa Bible…
J’aime énormément annoter mes bibles. C’est pour ça aussi que j’en ai pas mal dans des versions différentes : j’aime redécouvrir les textes et pouvoir les annoter en fonction de ce qui me saute aux yeux. Je le fais souvent avec un porte-mine, ce qui me permet d’écrire dans la marge ou entre les lignes du texte. Le problème avec le porte-mine, c’est que beaucoup de mots sont surlignés, soulignés, placés dans une forme de nuage ou encadrés… bref, toutes les idées sont bonnes pour différencier les idées/thèmes dans un même texte. Mais… Tout est en noir et blanc, sur un texte déjà en noir sur page blanche…
J’en reviens aujourd’hui à une ancienne pratique que j’utilisais quand j’étais jeune plus jeune : Utiliser un code couleur dans ma lecture quotidienne de la Bible.
Je crois que c’est une excellente idée à (re)mettre dans les oreilles des jeunes de nos églises pour les aider à fouiller le texte à le recherches de trésors… C’est aussi peut-être une bonne idée pour les un-peu-moins-jeunes qui voudraient une autre approche dans leur lecture quotidienne de la Bible ?
Les avantages d’un code couleur :
- On est attentif lors de sa lecture pour essayer de définir de quoi on parle et voir à quel code couleur, le cas échéant, telle partie du texte, tel mot… peut être associé.
- On retrouve très facilement dans toute la Bible les idées/thèmes que l’on a déjà précédemment marqués.
- Et puis, bon, c’est pas un argument très spirituel mais on reste quand même sensible à la beauté : c’est assez joli un texte surligné de plein de couleurs différentes. Maintenant, si c’est le seul argument, autant colorier n’importe comment, évidemment… Mais quel véritable intérêt ?
- Voyez-vous d’autres avantages pour un code couleurs ? Merci de partager en commentaires!
Alors, oui… Il faut maintenant définir un code couleur… Et c’est sans doute ce qui est le plus difficile à composer. J’en ai composé un, en fonction de la boite de crayons pastelles que j’avais à disposition. Pour info, il s’agit de 12 crayons pastelles de la marque Carioca achetés pour 3,25 EU chez Club – comme ça vous savez tout. Mais une autre marque conviendra sans doute aussi. Il faut juste faire un essai pour voir si la couleur ne traverse pas les pages, si ça ne fait pas de taches, etc. J’ai donc réalisé le code couleur suivant en fonction de ma boite de 12 crayons. A vous d’adapter si vous avez d’autres couleurs dans votre boite. J’ai réalisé ensuite des signets pour mes bibles pour que je puisse avoir ce code dans mes textes médités. Je place ces signets en téléchargement pour que vous puissiez aussi adapter, imprimer, etc. (voir en fin d’article pour télécharger – j’ai fait des signets de différentes largeurs – pour info).
Mon code couleur (copie du signet ‘largeur moyenne’ à télécharger) :Ce code couleurs n’est pas parfait. En commentaire, partagez quel thème vous ajouteriez, quel code couleurs vous modifieriez, ou le code couleur que vous utilisez… C’est un appel au partage que je fais via cet article, je n’impose rien. Je serais moi-même intéressé de faire évoluer mon propre code couleurs. Donc merci à vous!
Pour télécharger les signets de mon code couleurs :
En version .pdf – Cliquez ici.
En version .docx (éditable/modifiable) – Cliquez ici.