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Jeu de cartes pour étudier un texte biblique différemment

Dans le fichier à télécharger ci-dessous, je vous propose 87 cartes, donc 87 questions que l’on peut distribuer entre les participants d’une étude autour d’un texte biblique. Les explications sont reprises en introduction dans le document. Il s’agit d’une approche tout à fait différente des habitudes (et peut-être un peu perturbatrice)… Allez donc voir ce que contient ce document:

Cliquez ici pour télécharger les 87 cartes.

Le bonheur si je veux…

« Choisis la vie, afin que tu vives » (Deut. 30.19)

Moi, je me demande… Je me demande si le bonheur, en fin de compte, ce n’est pas un choix. Et en même temps, ce n’est pas juste la méthode Coué où il faudrait s’auto-convaincre.

Je crois que le bonheur, c’est un choix que l’on pose dès que l’on fait la démarche de la foi de choisir la vie que Dieu propose, une vie avec un avenir. Le bonheur ne serait donc pas uniquement un bonheur éphémère, juste un moment, mais un bonheur avec une visée : plus loin, jusque dans l’éternité.

Jésus n’a-t-il pas dépeint le bonheur en termes de : Heureux, même ceux qui sont pauvres, persécuté, tristes, affamés… parce qu’il y a un futur dans le Royaume du Père. Quoi que l’on vive, on peut faire le choix du bonheur, le choix d’avoir la volonté de vivre.

Le texte de Deut.30.19 semble me dire : « Si tu choisis la vie, mais vis ! Bon sang !« . « Ne vis pas comme si tu étais déjà à moitié mort« . Ou quelque chose de ce genre.

J’ai l’impression que la perspective que j’ai en tête quand je me lève le matin va déterminer mon niveau de bonheur, de joie, de sérénité, de paix… Un niveau au-dessus ou en dessous de zéro.

Autant le bonheur devrait avoir une portée au-delà de notre petite perspective du moment présent, autant l’inquiétude n’a pour ainsi dire pas de lendemain. C’est que je comprends dans les paroles de Jésus :  « Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ? » (Mt.6.27)

Un bonheur au-delà de notre perspective présente, parce que le texte parle aussi de vie pour les générations suivantes. Et là, j’espère être une bonne image de ce qu’est « être vivant » pour mes enfants…

Bon, il faut terminer cet article. Dans Deut.30.19, il est bien question de « choisir » la vie pour la vivre, non ? Alors la question est posée : Allons-nous choisir le bonheur, la vie chaque matin ?

Mais le texte va bien au-delà d’un encouragement plutôt psychologique. Faire le choix de la vie, ici, c’est faire le choix de Dieu. Et l’objectif est donné au verset 20:  Choisis la vie (v.19)… « pour aimer l’Eternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t’attacher à lui » (Deut 30.20).

Le bonheur, dans la Bible, est d’office lié à la connection, à l’intimité que l’on a avec Dieu. A son pardon reçu, à sa grâce offerte dans notre quotidien. Et ça, ça change tout.

A méditer…

 

Note additionnelle :

Le lecteur attentif aura remarqué que j’associe « vie » et bonheur » dans cet article (glissement entre champs sémentiques donc). « Choisis la vie » est traduit par « choisis le bonheur ». Je crois personnellement que c’est lié, et dans ce texte et dans d’autres: 1 Pierre 3.10 (« Si quelqu’un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux... »); Ps.34.12 (« Qui donc aime la vie et voir des jours heureux?« ) par exemple. Cela vaudrait la peine d’en faire une étude approfondie: la vie en tant que vie pleine, en tant que vie heureuse. Peut-être un jour… Un jour heureux, donc.

Serai-je un donneur de fruit?

Je relisais le psaume 1er, à nouveau. Juste un petit partage avec vous :

C’est la première fois (je pense) que je remarque le verbe « donner » dans le v. 3 : « il donne son fruit…« . C’est le verbe NATHAN (donner) qui est utilisé en hébreux – donc pas juste un verbe qui dit « il produit » ou ce genre de chose, « il donne« , c’est une étape plus loin : (1) il produit son fruit ; (2) il le donne*.
Pour faire court, plus loin dans le texte, il est question du méchant qui, lui, ne « donne » pas « son fruit », mais est comme de la paille sèche.

Et le texte de m’interroger aujourd’hui : Serai-je un donneur de fruit, de vie (et non pas donneur de leçon – on voit avec le NT et les pharisiens que c’est fondamentalement différent), ou est-ce que c’est de la paille sèche que je vais donner aujourd’hui? C’est ma question pour moi. Je ne fais que vous partager ma petite réflexion.

Que notre Père nous bénisse richement, qu’Il nous fasse porter un fruit spirituel, vivant, vital, pour nous-mêmes, et aussi pour les autres autour de nous, en simple don, comme un arbre fruitier donne son fruit à qui veut le prendre…

Belle journée à vous tous, mes très chers amis, porteurs du fruit de l’Esprit…
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*Petite note supplémentaire :

On pourrait arguer le fait que « pour un arbre fruitier, il est logique de traduire NATHAN par ‘produire’ plutôt que par ‘donner’« . Certes. Mais si nous regardons comment des experts ont traduit ce même texte  hébreu pour produire la LXX (en grec), ils auraient pu choisir le verbe PHERÔ – que l’on retrouve par exemple en Jean 15 « (…) tout sarment qui PORTE (PHERÔ) du fruit…« . Or, ils choisissent le verbe DIDÔMI, donner.

C’est quand même ballot de naitre à Noël!

Ta naissance est d’office au second plan! On est trop occupé à préparer tellement de choses, mettre des lumières partout. Et des étoiles! Plein d’étoiles. Surtout dans les yeux face à la décoration, face aux cadeaux… Il faut vraiment être dinde pour ne pas apprécier Noël. Ou naitre un 25 décembre.

Ce qui est paradoxal à Noël, fête de la naissance du Christ – je traduis: « du Messie » (excusez du peu), c’est qu’on a bien une date, mais ce n’est pas lui qui est fêté. Personnellement ça me hérisse le poil quand j’entends les paroles: « c’est l’anniversaire de Jésus« . Pitié! On ne fête pas l’anniversaire du Messie, on fête la venue du Messie dans le monde. On fête Dieu qui vient parmi les hommes. C’est quand même vachement plus conséquent qu’un simple anniversaire. Parler d’anniversaire ici, c’est comme si on mettait du temps sur l’éternel.

Alors, est-ce que j’aurai en tête l’éternité quand je souhaiterai « Joyeux Noël » ce soir? Est-ce que ce sera vraiment un « je te souhaite de rencontrer dans ce temps des hommes l’Éternel« ? Ou sera-ce juste un « Joyeux temps d’émerveillement face au faste de la fête« ?

Sur ce, amie lectrice, ami lecteur, je te souhaite – et je voudrais te le dire chaque jour de ta vie: « Je te souhaite de rencontrer aujourd’hui l’Éternel« .

Les ténèbres ne l’ont pas… reçue?

Je relisais Jean 1.5, avec plusieurs traductions devant les yeux, et j’ai été surpris de trouver des différences assez étonnantes.

Notre texte habituel en version Segond 1910 – Jean 1.5 :   
La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.

Le dernier verbe est traduit de manières différentes dans mes différentes bibles. C’est la version King James (KJV) qui a mis le feu aux poudres dans mon petit cerveau : « the darkness comprehended it not » – « les ténèbres ne l’ont pas comprises« .  Traduction que va d’ailleurs adopter la TOB aussi. Et ici, c’est vraiment le sens d’une compréhension intellectuelle dont il est question. La KJV donne même une note pour ce verbe qui renvoie à Eph.3.18 : « vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur… » – 

Titillé par l’information, je vais jeter un oeil dans les autres traductions. Et là autres surprises. D’autres versions anglophones traduisent par: « and the darkness has not overcome it » (NIV, LEB) – donc avec une idée de « les ténèbres n’ont pas pris le dessus sur la lumière« . La version Semeur va dans le même sens avec « les ténèbres ne l’ont pas étouffée« .

C’est le verbe KATALAMBANÔ qui est utilisé. Il peut, en effet, adopter tous ces sens. Nous voici donc avec trois possibilités :
1. Recevoir.
2. Comprendre.
3. Prendre le dessus, étouffer.

Menons l’enquête. Que dit alors le contexte? 

Je propose de passer les versets 6 à 8 qui forment comme une parenthèse visant Jean-Baptiste. Ce qui vient d’être déclaré au verset 5  va se poursuivre au verset 9 avec de nouvelles données : La lumière, en venant dans le monde éclaire tout homme.
Personnellement, j’aurais tendance à mettre se verbe-ci dans la balance en faveur de comprendre. En effet, le même verbe (PHÔTIZÔ) est utilisé en Eph.3.9 dans le sens de mettre en lumière un mystère, avec un contexte qui parle de richesses incompréhensibles.

On pourrait alors comprendre que le ministère de Jean-Baptiste (notre parenthèse des v.6-8) servait à rendre témoignage, c’est-à-dire expliquer, apporter des informations sur la lumière. Aider à comprendre donc.

Nous sommes encore poussés à choisir la traduction comprendre, pour le v.5, quand nous poursuivons notre lecture avec le v.10: « … et le monde ne l’a point connue » – Ici, nous sommes en présence du verbe GINÔSKÔ qui touche très clairement à la connaissance.

Mais voilà qu’arrivent les v.11 et 12, avec comme une répétition du v.5 d’où nous sommes partis, et où a aussi démarré notre interrogation. Et là, dans ces mots parallèles, nous avons: « Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçue. Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu…« 
Et ici, avec le verbe PARALAMBANÔ, c’est clairement l’accueil qui est visé.

Je vous livre mon petit avis: J’ai l’impression que les v.11-12 ont conduit au choix de « reçue » pour le v.5 par Segond 1910, par exemple. Logique: Le verbe des versets 11-12 est clair au niveau de la traduction, il est question d’accueillir, donc, si c’est un parallèle du v. 5, le verset 5 doit recevoir la même idée de l’accueil, et donc plusieurs ont traduit « les ténèbres ne l’ont pas reçue« .  La traduction claire des v. 11-12 a guidé la traduction du v. 5.

Moi, j’aurais tendance à faire l’inverse, vu tout le contexte des versets 6 à 10 qui pousserait plutôt à traduire avec quelque chose du genre: la lumière est venue dans les ténèbres, mais les ténèbres n’ont pas compris… 
Et donc, pour les versets 11 et 12, je lis ce texte parallèle avec cette même logique: Puisqu’ils n’ont pas compris, ils n’ont pas pu accueillir cette vérité qui était pourtant éblouissante de lumière. Peut-être trop éblouissante, justement, pour ceux qui s’étaient habitués aux ténèbres.

Ainsi, Jésus vient, il veut faire connaitre le Père, il est l’Image parfaite du Père. Mais il n’est pas compris. Quand je vois, déjà, les disciples qui ont suivi le Maître pendant des années, et leur inaptitude à saisir, à comprendre, je ne veux pas jeter la pierre aux autres contemporains de Jésus. Un certain Nicodème, grand théologien, nous démontre aussi, en venant questionner Jésus, que c’est loin d’être évident de le comprendre (Jn 3).

Une lumière parfaite vient illuminer des ténèbres obtuses (les habitudes rendent obtus!), ça ne peut que faire mal aux yeux, ça ne peut qu’avoir envie d’éteindre la lumière, la rejeter. Je crois que le problème vient du fait que les ténèbres étaient trop profondes, même chez les religieux. Et pourtant, il y avait un choix à faire: se laisser éblouir ou retourner dans des ténèbres habituelles, traditionnelles.

Alors, ce texte m’interroge: Et toi, vas-tu la saisir, cette lumière?

Surtout qu’il y a quelque chose de capital dans la suite  du v.12 : « A tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom [avec ce verbe croire que je comprends donc comme : à ceux qui ont compris (cf. v.5), qui ont réalisé leur besoin de lumière], elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu« .

Vais-je me laisser éblouir?



— Prière —

Père,
Viens au secours de ma cécité spirituelle qui me garde plongé dans mes ténèbres, avec un goût prononcé pour les œuvres qui en découlent (Jn 3.19-21).
Fais de moi un enfant de lumière (Eph.5.8).
Qu’à mon tour, je puisse porter ton image, révéler le Père.
Aie pitié de moi.
Par ta grâce et pour ta gloire,
Amen.


Paroles d’un chant de Dan Luiten :

Ébloui devant Toi, Éternel
Ébahi par l’amour de ton ciel
Je suis là à tes pieds
Je viens t’adorer
Je désire habiter près de Toi

Syndrome de l’autruche?

Peut-être que je me trompe, mais j’ai l’impression qu’on est tous atteints du syndrome de l’autruche, mais pas tous dans les mêmes circonstances. Vous savez, cette capacité à entendre quelque chose, mais à vivre comme si on ne l’avait pas entendue. Tête dans le sable. Je ne veux pas voir, je ne veux pas entendre, je ne veux pas savoir.

Déni.

C’est vrai dans tellement de contextes:

  • Pour la bonne gestion de mon budget, je ne devrais pas… mais j’ai décidé de ne pas savoir.
  • Pour ma santé, je ne devrais pas… mais…
  • Pour l’exemple laissé à mes enfants, à ceux que j’aime, je ne devrais pas… mais…
  • Pour la survie des espèces vivantes sur cette planète…

On pourrait multiplier les exemples.

Je ne veux pas faire un long article. Je veux juste partager ma réflexion sur le sujet: Et si j’essayais d’être plus conscient de tout ce qui se passe autour de moi?

Proverbes 1.5 (Darby) : « Le sage écoutera, et croîtra en science, et l’intelligent acquerra du sens ».

Si j’écoute bien ce verset, celui qui est déjà sage doit encore progresser. Il est question d’écouter et non de croire qu’il détient déjà toutes les réponses, qu’il sait. Il faut une fameuse ouverture d’esprit pour ça… il faut une vraie sagesse.

Est-ce que je n’ai pas déjà la tête trop profondément dans mon sable (avec mes idées pour seule résonance dans mon petit crâne) pour entendre les autres, Dieu?

A méditer (ou pas?)…

Aime, c’est la loi!

Galates 5.13–15 (LSG 1910) :

13 Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair; mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres. 14 Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 15 Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres.

Paul utilise dans ce chapitre un jeu de contraste entre la vie de l’humain selon sa nature humaine et la vie de l’humain selon sa nouvelle nature en Dieu. Il suffit de noter les « mais », etc.

La bonne nouvelle, c’est la liberté. Mais la liberté peut être dangereuse pour l’humain. Il aura toujours le choix entre utiliser cette liberté pour aimer pleinement ou la prendre comme alibi pour aller vers n’importe quel vice.

Il faut sans doute relever surtout que sans l’Esprit Saint, sans Dieu – initiateur de l’Amour, il nous est impossible d’aimer vraiment. Notre nature nous replonge sans cesse vers un esprit de compétition, de jugement de l’autre, d’égoïsme… qui nous empêche d’aimer à 100%, en fin de compte. On est loin du projet « Soyez serviteurs les uns des autres » ! Au lieu de s’édifier, se construire mutuellement, on en finit par se détruire. Ah, elle est belle l’église ! (Je fais partie aussi de cette église – cette réflexion est d’abord miroir pour moi-même)

Pour bien noter qu’il n’est pas naturel d’aimer, il faut souligner que Dieu a été « obligé » d’en faire un commandement. Cela ne va pas de soi. On ne dit pas, par exemple au hasard, à quelqu’un qui mange du chocolat noir qu’il doit manger du chocolat noir. Il le fait, inutile de l’écrire en loi gravée sur de la pierre. Il n’en va pas de même avec « Aime!« .

Malheureusement, comme nous faillons envers tous les commandements, nous faillons d’office envers celui-ci (qui les englobe tous). D’où le « Aime, c’est la loi ! »… Ce qui se traduit depuis la nouvelle naissance par : « Aime, c’est ta nouvelle règle de vie ! »

Et si on la prenait comme défi personnel, dès aujourd’hui, cette nouvelle règle de vie (qui englobe toutes les autres – donc facile à retenir… mais à pratiquer?)?

« Aime, c’est ta nouvelle règle de vie ! »

Peut-on prier le Saint-Esprit?

Voilà une question qui revient de temps à autres. Et la réponse va varier selon le courant évangélique: s’il est plutôt charismatique, la réponse sera « oui » (ou plutôt « Amen! »), mais elle sera plutôt mitigée par ailleurs, voire carrément négative, allant même jusqu’à associer le prière du Saint-Esprit à une forme d’idolâtrie (je l’ai lu ailleurs!).

L’argument contre repose sur le fait qu’il n’y a pas d’exemple de prière au Saint-Esprit dans la Bible. Jésus lui-même nous enseignait à prier « Notre Père ».

La « ligne de conduite » que j’ai reçue dans mon milieu évangélique est qu’il convient de « prier Dieu le Père, en Christ (ou « au nom de Jésus »), par l’Esprit-Saint ». Pourtant la question me reste en réflexion. De fait, dans le Nouveau Testament, plusieurs se sont sentis libres de prier directement Jésus (alors qu’il n’y avait pas d’indication dans l’Ancien Testament signalant qu’on puisse le faire – je suis taquin!). Je pense à tous ceux qui s’adressent à Jésus pour une guérison, à Etienne qui prie Jésus juste avant sa mort (« Seigneur Jésus, reçois mon esprit » – Actes 7.59), à la dernière prière de la Bible (« Viens Seigneur Jésus » – Apoc.22.20), etc.

Alors, ne prier que le Père? Si vous me permettez, ça prend déjà un coup dans l’aile… Prier Jésus sera donc, disons, « toléré ».

Alors, prier le Saint-Esprit?

Je donne mon petit avis. Ce n’est pas une thèse de doctorat, ce n’est qu’une réflexion personnelle:

  • Si je crois sincèrement que le Saint-Esprit est une vraie personne (ce que je crois), donc qui (entre autre) parle et entend,
  • si je crois sincèrement que le Saint-Esprit est Dieu (ce que je crois),
  • si je crois qu’actuellement c’est le Saint-Esprit qui est la présence de Dieu sur terre (ce que je crois) – comme Jésus au premier siècle, mais qui est parti pour laisser la place au Saint-Esprit, justement -Jean 16.7, par exemple,
  • si je crois que le Saint-Esprit me parle (ce que je crois aussi) – Rom.8.16, par exemple,
  • si je crois que c’est l’Esprit Saint qui a inspiré le texte biblique (ce que je crois aussi),

pourquoi ne puis-je pas m’adresser aussi (je dis « aussi » et non « exclusivement ») à la personne de Dieu, présente sur terre (mieux: en moi), personne de Dieu qui me parle de surcroit (ou qui a inspiré le Texte que je lis)? Le dialogue avec l’Esprit-Saint qui habite en moi, qui est celui qui me guide ici-bas (Romains 8.14) serait-il interdit?

Alors, mon petit avis, c’est que la question a tellement été posée dans un climat de tension entre les charismatiques et les non-charismatiques qu’on a peut-être répondu dans ce même climat, en mode réactionnel. Et en mode « réaction face à l’autre », on se retrouve souvent dans des réactions extrêmes pour bien se démarquer (mon avis). Sans se voiler la face, je crois qu’il y a eu (et qu’il y a sans doute toujours) des abus dans les deux « camps » pour ce qui touche à l’Esprit Saint. Ma petite réflexion vise à essayer de sortir de ce climat de « réaction contre l’autre camp » qui nous empêche souvent d’en parler sans s’énerver.

Pour illustrer le propos non sans un brin de taquinerie (encore!), quand je pense au chant pour les enfants « Mon auto, Jésus la guide« , je trouve que c’est théologiquement pas très juste: Déjà, ce n’est plus Jésus qui est (physiquement) à mes côtés, mais le Saint-Esprit qui est en moi… bon, passons… Le pire pour moi, ce sont les paroles « car au volant sont les mains de Jésus« : C’est comme si je disais que je n’ai aucun contrôle sur ma vie. Or, contrairement aux démons qui possèdent une personne (et qui prennent vraiment le contrôle de la personne), le Saint-Esprit ne possède pas, il vient demeurer (Rom.8.9). Pour reprendre l’image contenue dans ce chant, je crois que l’Esprit n’est pas au volant, mais bien qu’il est comme un moniteur automobile qui m’apprend à conduire ma vie. Cet apprentissage durera jusqu’au retour du Seigneur Jésus, parce que je n’atteindrai jamais la perfection ici-bas. Alors, oui, j’ai besoin que mon « moniteur automobile » me parle régulièrement… Et la question que je pose via ce petit article sans prétention, c’est: Qu’est-ce qui m’empêche, moi aussi, de parler à mon moniteur?

Ceci dit, si ça vous perturbe trop, ne changez rien. Que Dieu soit prié reste l’essentiel. Pour moi, ça m’aide dans ma prière (tout en continuant à croire que c’est le Père qui est toujours dans la « visée » finale de la prière, à Lui toute la Gloire!!!), et c’est juste ça que je voulais partager. Si ça peut vous aider aussi, cet article aura été utile.

Juste à méditer, quoi…

 

 

 

« Tu t’es converti(e) à qu(o)i ? »

C’est la question que je me pose à moi-même (et que je te partage). Elle est venue en réflexion pendant ma lecture de l’excellent livre de John Piper « Desiring God – Meditations of a Christian Hedonist »1 que je ne peux que recommander. Voici l’extrait qui m’interpelle : « Saving faith means ‘receiving Christ’ (…) We usually say, ‘as Lord and Savior’. That’s right. But something more needs to be said. Saving faith also receives Christ as our Treasure. A non-treasured Christ is a nonsaving« . (Desiring God Foundation, 2011, p.40) – En français, ça dit quelque chose comme: « Être sauvé par la foi signifie ‘recevoir Christ’ (…) Nous disons habituellement ‘comme Seigneur et Sauveur’. C’est juste. Mais il y a quelque chose qui doit être dit en plus. La foi qui sauve, c’est aussi recevoir Christ comme notre Trésor. Un Christ qui n’est pas considéré comme un Trésor implique un non-salut ».

Ma réflexion à partir de là : Le point de départ de la vie chrétienne est un amour pour Dieu, une vraie reconnaissance à Dieu et Jésus pour l’œuvre à la croix, la résurrection, le Ciel promis, etc. Jésus comme Sauveur et Seigneur. Tout va bien au début de la conversion (je crois). Mais par la suite, je me demande si « Jésus-Sauveur-et-Seigneur » ne devient pas juste qu’une sorte de sésame qui a ouvert une porte. Une porte sur une communauté, une porte sur un ministère, une porte sur telle position dans l’église…

Jésus comme Sauveur et Seigneur, est-ce que ce n’est juste qu’un sésame pour ouvrir des portes dans l’église ?

Je ne dis pas que c’est d’office le cas. Je ne fais que m’interroger moi-même. Je me demande si je ne me suis pas converti d’abord à Christ, puis converti à un ministère, laissant le ministère prendre la place de Christ. En d’autres mots, je me demande si le ministère n’est pas devenu le Trésor et Christ (et Dieu) une partie de ce Trésor. Si Christ/Dieu n’est pas LE Trésor, ma vocation est tronquée.

Pour comprendre ce que je te partage :

  • J’aime méditer, étudier, prêcher la Bible. Mais au fil du temps, est-ce que ce ministère n’est pas devenu mon dieu qui remplace le vrai Dieu ? Une indication qui va dans ce sens : combien de temps est-ce que je passe dans la prière, dans une vraie relation avec Dieu, par rapport à ma relation avec le texte biblique qui titille mon intelligence ? Est-ce que ma foi ne devient pas quelque chose de plus en plus intellectuel tout en y perdant doucement ma vie spirituelle ?
  • Idem pour la louange : J’aime accompagner les chants à la guitare, j’aime animer la louange dans l’église… mais est-ce que je n’aime pas plus ça que Celui que je suis censé louer ? Ma louange n’est-elle pas en train de devenir elle-même l’objet de ma louange (j’espère que tu comprends l’idée) ? Est-ce que ma louange est vraiment « en esprit et en vérité » (Jean 4.24), c’est-à-dire spirituelle et axée sur la vérité de Dieu en Christ, ou intellectuo-musico-perso… satisfaisante et glorifiante (c’est si bon d’exercer un ministère musical dans l’église !).

Ce n’est qu’une réflexion qui me pousse à constamment réorienter ma vision vers Celui qui doit être le vrai Trésor… Celui que l’on trouve un jour (qui nous trouve !), comme ce trésor dans un champ de la parabole, et qui fait que l’on vend tout le reste, que tout le reste n’a plus d’importance parce qu’on veut uniquement ce Trésor-là. Que Christ soit le seul Trésor que je souhaite garder, voilà ma prière, mon vœu (pieux) suite à cette réflexion. Rien n’est gagné, mais je compte sur l’Esprit Saint pour m’y aider.

Seigneur, aie pitié de moi.


1 Ce livre existe aussi en français: John Piper, « Prendre plaisir en Dieu » (Ed. La Clairière, 1995, 260 pages).

La dîme en question…

Je suis étonné d’entendre, dans certaines communautés (dans plus en plus de communautés, d’ailleurs, et c’est ce qui m’a motivé à écrire cet article), des appels aux dons (en monnaie non trébuchante ni sonnante si possible – le billet étant moins sonore) en introduisant, notamment, le moment de la collecte par des textes qui rappellent la « loi » de la dîme.

La dîme en question

Notez que j’utilise le mot « collecte » et non « offrande », même si les deux devraient se confondre, mais pour moi, la collecte en passant dans les rangées – et en forçant un peu la main (cette main droite qui cache à la main gauche ce qu’elle donne – cf. Matthieu 6.3 – ce qui me fait dire avec un peu d’ironie, pour ces communautés où l’argent est devenu un nouveau dieu à assouvir pendant le culte, que cela pourrait permettre à ces communautés de repasser une seconde fois la collecte en demandant cette fois que ce soit l’autre main qui donne ), cette collecte s’éloigne de la notion d’offrande, qui par définition est « volontaire ». Où est le don volontaire quand il est imposé dans une forme de pression: « Si tu ne donnes pas, les autres à côté le verront! Et si tu ne donnes que de la monnaie, ils l’entendront! »… Donc oui, vous l’avez compris, je suis pour un système d’offrande avec un tronc disposé dans la salle. Une remarque à ce niveau: Quand nous sommes passés du système de collecte dans les bancs, dans la première communauté où j’étais pasteur, à un système d’offrande avec une boite au fond du temple, le montant des offrandes n’a pas beaucoup changé.

Je ne fais pas de procès d’intention. Il n’est sans doute pas question, dans le chef des responsables de la plupart de ces communautés, de manipuler les gens en les culpabilisant s’ils ne « donnent pas assez », mais cela reste problématique. Ceci dit, si vous êtes dans une communauté où les responsables veulent savoir combien vous gagnez, combien vous donnez, vous demandent clairement de donner tel montant, je n’ai qu’un conseil: Fuyez!

Mais j’ose croire que ce n’est pas la réalité la plus courante. Je comprends plutôt que le trésorier de la communauté voit bien l’effet de la crise sur le montant de l’argent récolté chaque dimanche, mais il voit aussi toutes les factures liées aux bâtiments et ministères s’amonceler. Et les vases ne communiquent sans doute pas assez pour répondre aux objectifs financiers, l’équilibre ne semble pas se faire. Il faut donc stimuler les donateurs, se dit-il. Et quoi de plus simple quand des textes sont déjà proposés dans la Bible pour le faire?

Un des textes les plus prisés pour cet exercice étant Malachie 3.10 (LSG): « Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes, Afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison; Mettez-moi de la sorte à l’épreuve, Dit l’Éternel des armées. Et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux, Si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance. »

Mais essayez de trouver des textes dans le Nouveau Testament qui imposent aux chrétiens la dîme. Vous n’en trouverez pas (vous n’en trouverez que dans un contexte lié à l’ancienne alliance). Vous trouverez par contre des textes qui,

  •  d’une part, signalent que les lois de l’Ancien Testament sont abrogées:

Hébreux 7.18–19 (LSG) : 18 Il y a ainsi abolition d’une ordonnance antérieure, à cause de son impuissance et de son inutilité, — 19 car la loi n’a rien amené à la perfection, — et introduction d’une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu.

  • et d’autre part, des textes qui poussent à une vraie liberté (libéralité) dans le don, tout en rappelant qu’en fait, nous appartenons déjà tout entier (y compris avec ce que nous possédons) à Dieu.

1 Corinthiens 16.1–2 (LSG) : 1 Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l’ai ordonné aux Églises de la Galatie. 2 Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa prospérité, afin qu’on n’attende pas mon arrivée pour recueillir les dons.

Et encore: ce texte relève d’une collecte particulière pour les chrétiens de Jérusalem qui souffraient de la famine. Ceci dit, on y retrouve des éléments comme « ce qu’il pourra« , « selon sa prospérité« , ce qui ne cadre vraiment plus avec un pourcentage fixe (la dîme).

Idem en 2 Corinthiens 8 et 9, avec le même contexte d’offrande pour les chrétiens qui subissent la famine à Jérusalem.

Cette notion de liberté, chère au Nouveau Testament, où plutôt à la grâce reçue en Christ, c’est aussi une libération d’un esclavage d’une dîme qui prend la place de l’offrande volontaire. C’est aussi un poids qui s’enlève pour les chrétiens moins aisés, pour qui enlever 10% des revenus serait vraiment problématique, ou pour les chrétiens dont le conjoint n’est pas croyant et donc pour qui mettre x% du budget familial mettrait à mal les relations au sein du couple, etc.

Donc, oui, il faut viser la liberté. Mais cela n’empêche pas les responsables de nos communautés de nous rappeler de temps en temps les besoins, parce que rien n’est gratuit en ce bas monde… Mais alors, en laissant au Saint-Esprit le soin de parler aux cœurs de chacun. Car quand l’homme veut remplacer l’Esprit Saint pour convaincre, il tombe souvent dans la sphère de la manipulation et de la culpabilisation. L’on sort alors du cadre de la grâce offerte en Christ.

Visons donc la liberté, mais la liberté responsable, sous l’action de l’Esprit dans nos cœurs.

A méditer…