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Quelle version Segond choisir?

[Cet article a été revu le 07.07.2017 suite à un examen toujours plus approfondi des différentes versions Segond]

C’est la question que me pose mon ami Pierre. Et comme je trouve la question intéressante, je la propose en petit article. Il ne s’agit pas pour moi de lancer des disputes de mots sans fin où chacun va monter sur ses grands chevaux théologiques. Chacun a sans doute déjà fait son choix et a ses propres arguments. Je propose simplement une comparaison pour permettre à un ami d’y voir plus clair.

N’hésitez pas à écrire un commentaire pour continuer un débat qui se veut constructif et dans le respect les uns des autres. Je vous en remercie d’avance.

Je propose une comparaison entre les 5 versions Segond qui sont utilisées actuellement :

  1. La Segond 1910 (LSG),
  2. La version Segond Révisée dite « à la Colombe » de 1978 (SER),
  3. La Nouvelle Edition de Genève de 1979 (NEG),
  4. La Nouvelle Bible Segond de 2002 (NBS),
  5. La Segond 21 de 2007 (S21).

Toutes sont d’excellentes et sérieuses traductions. Mais toutes ont subi des choix des traducteurs (c’est plus souvent un groupe de traducteurs aujourd’hui) selon leur propre orientation théologique. Ceci dit, je le répète, toutes sont d’excellentes et sérieuses traductions. Dans cet article, je ne fais donc que peut-être couper les cheveux en quatre, je le reconnais volontiers. Ça ne va pas changer le monde, mais ça permet quand même d’avoir une idée (d’un évangélique, donc c’est orienté ici aussi!) sur le sujet.

Je propose quelques textes mis en parallèle pour ces 5 traductions Segond pour voir directement les différences. La plupart de ces passages sont repris parmi ceux qui ont été choisis dans le superbe livre « Which Bible Translation Should I Use ? » d’Andreas J. Köstenberger et al. – livre qui fait une comparaison entre 4 versions anglaises majeures de la Bible.

Ces passages et d’autres que je choisis moi-même montrent assez clairement les choix théologiques, ou les nuances de chacune de ces traductions…

J’utilise le logiciel LOGOS (en capture d’écrans) pour la comparaison des textes ci-après.

Deux textes connus

Juste pour voir un peu les différences :

Ps.1.1.Cl

Mt.5.3.Cl

Le mot « péché »…

Le mot « péché » devient « transgression » dans le Ps.19.14 dans la NBS, mais la NBS garde le mot « péché » dans d’autres endroits (cf. Luc 17.3 plus bas).

Ps.19.14

Vocabulaire particulier…

La NBS utilise de temps en temps un mot qui ne vient pas du langage courant pour parler du rachat : être « rédimé« .  Cela relève d’un langage soutenu. J’en profite pour noter ici que NBS vise un public ayant une bonne connaissance du français. Ceci explique cela.

Ps.107.2.Voc

Le genre…

Il y a aussi les choix de traduction « genrée« : On adapte ce qui est « homme » dans l’original par le genre humain, voire « l’homme et la femme« . Ça ne me pose pas de problème quant au sens, mais pour une utilisation de ces versions en mode étude d’un texte proche de l’original, ce n’est pas ce que je recherche personnellement. Là, NBS et S21 ont +/- la même pratique (pas toujours en même temps). Quelques exemples :

Gen.1.26-G

Mt.4.4.G

Mt.7.12.G

Jn.1.4.G

1Cor.2.1-G

Traduction light ?

  • « Croire » qui est pour moi un verbe fort devient « devenir croyant » en M.16.16 dans la NBS. Un peu dommage et un peu fade du coup, je trouve, en première lecture, surtout quand beaucoup se disent « croyants » comme on adhère de loin à un parti politique. Ceci dit, en seconde lecture, la NBS se voulant le plus littéral possible a opté pour un participe. On ne peut pas lui reprocher ce choix. De plus NBS, en choisissant, « deviendra croyant » appuie sur quelque chose d’important: La foi, on ne l’a pas à la naissance ou selon le choix des parents, c’est un choix personnel qui fait que l’on « devient croyant » à un moment donné. Donc pas si fade que ça, tout compte fait!

Mc.16.16.L

  • La résurrection (choix de Segond) devient un « simple » réveil (Mc.16.14) chez NBS. Je crois quand même qu’on perd ici le grand message de l’Évangile : Le réveil, tout le monde peut le vivre chaque matin (et puis, est-ce dire alors que Christ n’était pas vraiment mort, mais peut-être juste endormi ?). Je sais que les traductions permettent ce choix, mais il me semble évident que les auteurs des Évangiles ont souhaité rapporter un acte fort et non un événement light (Jésus ne ferait que se réveiller?). J’émets l’hypothèse que la NBS a peut-être une visée de traduction pour satisfaire un public protestant plus large, et non viser un public bien évangélique qui met fortement l’accent sur la résurrection. Ceci dit, c’est aussi un choix qui se défend et qui se tient.

Mc.16.9.R

Mc.16.14.R

  • NEG avait donné le coup d’envoi avec une traduction engagée d’Esaïe 7.14. La LSG de 1910 n’était pas allée aussi loin. Il me parait évident que cette prophétie qui annonce que la jeune fille qui devient enceinte, ce n’est pas juste ce qui arrive à bon nombre d’ados depuis la nuit des temps jusqu’à aujourd’hui. C’est une prophétie qui annonce un vrai miracle et pas un fait divers relativement commun. Traduire au contraire par « la vierge deviendra enceinte », là, tout le monde a compris! Il s’agit bien d’un fait exceptionnel digne d’une prophétie. La NBS revient pourtant à une version plus light, la S21 continue dans la lignée de la NEG. Le choix de la NBS est sans doute lié à son désir d’être le plus littéral possible – En effet, le mot hébreux ‘almâ signifie « jeune fille« , et comme le dit si bien le Lexham Theological Wordbook, c’est « A young woman, without reference to her sexual status.« , c’est-à-dire « Une jeune fille, sans référence à son statut sexuel« . La NBS offre alors, pour ce texte, une traduction sans interprétation. On ne peut pas le leur reprocher non plus!

Es.7.14.L

Et alors, quelle version choisir ?

Là, le débat est ouvert, et est même élargi par les différents modèles de Bible. Et je ne parle pas que de la forme extérieure ! Il y a des Bibles d’étude, avec belles notes, dans la plupart des versions citées. J’ai une excellente Bible d’étude NBS (qu’est-ce que je me suis fait du bien dans la méditation avec ma Bible à couverture jaune/orange ! – cf. photo du début de ce post), j’ai une excellente Bible d’étude S21 avec notamment la Bible « Vie Nouvelle ». Tout cela sans parler de la version S21 la moins chère du marché, « au prix d’un café » – Ce qui est exceptionnel!

Mais… J’avoue, ma préférence pour le texte (donc, je parle d’un choix pour une version sans les notes, etc.) va à la version NEG. Elle rejoint ce que je crois (dans ma foi évangélique), et m’apparait très proche du texte original – ce qui est important pour mes préparations d’études bibliques ou prédications (cela n’enlève pas la nécessité d’aller voir l’original, évidemment!). Je ne dis pas que les autres traductions sont moins proches du textes original, mais certains choix de traduction aboutissent à proposer une version qui vise un peu plus les traductions « à équivalence dynamique » (cela se dit quand le traducteur préfère s’éloigner du « mot à mot » original pour faire comprendre le texte, contrairement à « correspondance formelle ou littérale » qui signale que le traducteur préfère « coller » le plus possible au texte original). S21 le fait, par exemple, en utilisant « frères et sœurs » au lieu de « frères » ou « dimanche » au lieu de « premier jour de la semaine ». Mais ce choix devient incompréhensible, comme me le faisait remarquer intelligemment un commentaire à ce post (oui, j’ai revu cet article en fonction des remarques qui m’ont été formulées, par souci d’être le plus complet et le plus clair possible  – donc encore merci à tous ceux qui participent à la réflexion!), ce choix devient incompréhensible, disais-je, quand S21 traduit Apoc.21.17 par « Il mesura aussi la muraille et trouva 72 mètres, selon la mesure humaine qu’employait l’ange. » – 72 mètres au lieu d’une traduction plus littérale « 144 coudées« , l’effort de conversion est joli, mais cela enlève tout le symbolisme lié aux nombres bien présent dans ce livre de l’Apocalypse. Et ma question est alors: « Pourquoi ont-ils fait ça? » (du moins pour ce texte-ci – même s’il ajoutent la traduction littérale en notes.) Par contre, c’est une volonté systématique dans la S21 de traduction dynamique, et là c’est bien joué (pour les autres textes)!. Bon point par contre pour la S21: Ils ont opté pour des nombres en chiffres et non en lettres (quand on est en Belgique ou en Suisse, c’est plus facile à lire septante en chiffres, que convertir en direct avec un soixante-dix inhabituel). Bon, ils n’auraient quand même pas dû le faire en Apoc.21.17… Je suis taquin!

Ma préférence…

  • Pour une étude personnelle, ma préférence va pour des versions à correspondance formelle (littérales). Il me semble dangereux de ne se fier qu’à une version à équivalence dynamique dans l’étude. On pourrait alors tirer des conclusions en étudiant des mots qui ne sont pas dans l’original et donc s’éloigner du sens de l’auteur… Pour aller plus loin sur ce sujet, je vous renvoie à un autre article (cliquez ici). La Bible d’étude, version papier, en français que j’utilise pour le moment est la NEG avec les notes de John Mac Arthur. En version électronique, j’ai par contre adopté la version LSG (parce que libre de droit quand je fais une citation, parce qu’elle sera la seule version qui offrira un interlinéaire Hébreu-Grec dans le logiciel LOGOS, et surtout parce qu’elle reste une excellente version). Mais ça, c’est mon choix.
  • Pour une lecture publique, et si on doit rester dans les versions Segond, ma préférence va alors à la S21 qui vise un langage plus clair et contemporain. Ceci dit, en prédication, pour expliquer ou montrer les corrélations entre différents versets, j’aime utiliser aussi la NEG ou la LSG.

Cet article est évidemment orienté en fonction de mes habitudes de lecture depuis que j’ai découvert la Bible, vers l’âge de 8 ans, et donc la LSG (puisqu’il n’y avait pas d’autres versions Segond à l’époque – ça ne me rajeunit pas!). Je crois que chacun doit donc prendre le temps de regarder l’intérieur d’une Bible avant de l’acheter : Est-ce que les notes me semblent intéressantes ? Sont-elles trop orientées ? Trop simplistes, trop compliquées… ? La présentation de la Bible a aussi son importance (forme extérieure, poids, taille de police, couverture dure ou souple, épaisseur du papier). Est-ce que ça me donnera envie de prendre ma Bible et de la lire régulièrement?

Bref, voilà pas mal d’éléments qui entrent en ligne de compte… Et vous, qu’en pensez-vous? Quelle est votre version Segond préférée? Laissez un commentaire, c’est toujours enrichissant de poursuivre un article avec les idées des uns et des autres!

Plusieurs commentaires pertinents sont déjà à lire ci-dessous pour compléter cet article décidément incomplet. Merci à chacun pour sa contribution! Mon article (ci-dessus) a d’ailleurs été revu suite à ces remarques pertinentes.

P.S.: Cet article est limité aux différentes versions Segond. Je vous renvoie à l’excellent article de Timothée Minard qui propose  une réflexion sur l’ensemble des bibles en français. Pour lire son article, cliquez ici.

Un code couleur pour sa Bible…

J’aime énormément annoter mes bibles. C’est pour ça aussi que j’en ai pas mal dans des versions différentes : j’aime redécouvrir les textes et pouvoir les annoter en fonction de ce qui me saute aux yeux. Je le fais souvent avec un porte-mine, ce qui me permet d’écrire dans la marge ou entre les lignes du texte. Le problème avec le porte-mine, c’est que beaucoup de mots sont surlignés, soulignés, placés dans une forme de nuage ou encadrés… bref, toutes les idées sont bonnes pour différencier les idées/thèmes dans un même texte. Mais… Tout est en noir et blanc, sur un texte déjà en noir sur page blanche…

J’en revienmarking-in-your-bibles aujourd’hui à une ancienne pratique que j’utilisais quand j’étais jeune plus jeune : Utiliser un code couleur dans ma lecture quotidienne de la Bible.

Je crois que c’est une excellente idée à (re)mettre dans les oreilles des jeunes de nos églises pour les aider à fouiller le texte à le recherches de trésors… C’est aussi peut-être une bonne idée pour les un-peu-moins-jeunes qui voudraient une autre approche dans leur lecture quotidienne de la Bible ?

Les avantages d’un code couleur :

  1. On est attentif lors de sa lecture pour essayer de définir de quoi on parle et voir à quel code couleur, le cas échéant, telle partie du texte, tel mot… peut être associé.
  2. On retrouve très facilement dans toute la Bible les idées/thèmes que l’on a déjà précédemment marqués.
  3. Et puis, bon, c’est pas un argument très spirituel mais on reste quand même sensible à la beauté : c’est assez joli un texte surligné de plein de couleurs différentes. Maintenant, si c’est le seul argument, autant colorier n’importe comment, évidemment… Mais quel véritable intérêt ?
  4. Voyez-vous d’autres avantages pour un code couleurs ? Merci de partager en commentaires!

Alors, oui… Il faut maintenant définir un code couleur… Et c’est sans doute ce qui est le plus difficile à composer. J’en ai composé un, en fonction de la boite de crayons pastelles que j’avais à disposition. Pour info, il s’agit de 12 crayons pastelles de la marque Carioca achetés pour 3,25 EU chez Club – comme ça vous savez tout. Mais une autre marque conviendra sans doute aussi. Il faut juste faire un essai pour voir si la couleur ne traverse pas les pages, si ça ne fait pas de taches, etc. J’ai donc  réalisé le code couleur suivant en fonction de ma boite de 12 crayons. A vous d’adapter si vous avez d’autres couleurs dans votre boite. J’ai réalisé ensuite des signets pour mes bibles pour que je puisse avoir ce code dans mes textes médités. Je place ces signets en téléchargement pour que vous puissiez aussi adapter, imprimer, etc. (voir en fin d’article pour télécharger – j’ai fait des signets de différentes largeurs – pour info).

Mon code couleur (copie du signet ‘largeur moyenne’ à télécharger) :Bible-CodeCouleurs-MaJ001Ce code couleurs n’est pas parfait. En commentaire, partagez quel thème vous ajouteriez, quel code couleurs vous modifieriez, ou le code couleur que vous utilisez… C’est un appel au partage que je fais via cet article, je n’impose rien. Je serais moi-même intéressé de faire évoluer mon propre code couleurs. Donc merci à vous!

Pour télécharger les signets de mon code couleurs :

En version .pdf – Cliquez ici.

En version .docx (éditable/modifiable) – Cliquez ici.

Psaume 3.4

bouclier« Mais toi, ô Éternel! tu es mon bouclier, Tu es ma gloire, et tu relèves ma tête. » (Ps.3.4)

Je dois bien l’avouer, dans ma vie, ce n’est pas un homme qui me poursuit avec une épée en vue de me tuer. C’est ma propre folie que je fuis. Cette folie qui, lorsqu’elle me rattrape, me fait basculer dans un monde où Dieu n’a plus d’importance, où je ne vois plus les autres, où mon EGO est roi absolu, et où ma chair est reine.

Cette partie de psaume (Ps.3.4), je la transforme alors en prière:

Eternel,
Sois mon bouclier contre moi-même,
Que la gloire que je recherche, ce soit toi.
Quelle gloire d’être connu de Dieu,
Quelle gloire d’être son ami, d’être son enfant!
Oh, oui, relève ma tête,
Elle qui est si souvent abattue
Quand au sortir de la déraison de ma folie, de mon péché,
Le sentiment de culpabilité me fait craindre
Que cette fois tu ne me pardonneras plus.
Pardonne-moi encore cette fois, Père.
Fais taire ces voix qui me disent: « cette fois, plus de salut! »
Je sais que ton Amour leur donne tort, mais je ne puis m’accorder moi-même ton pardon.
Par ton Esprit, viens nettoyer ma vie, viens me redonner un nouveau souffle, un nouveau départ, un nouveau zèle.
Relève ma tête, et aide-moi dans la suite de mon parcours:
Je veux garder les yeux fixés sur toi.
 

C’est l’histoire de Jésus qui arrive à Bruxelles…

JesusABruxellesVoilà que Jésus, oui vous avez bien lu, je parle bien de « notre » Jésus (pas d’un quidam qui porterait le même prénom)… Voilà donc que Jésus se retrouve parmi les réfugiés qui eux mêmes se retrouvent à Bruxelles.

Moi, je dis ça, je dis rien (mauvaise expression, puisqu’on dit de toute façon quelque chose après l’avoir prononcée!), mais c’est Jésus lui-même qui m’a dit qu’il fait partie du groupe.

Ok, je lis:

« 31 Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. 32  Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs; 33  et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. 34  Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. 35  Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli; 36  j’étais nu, et vous m’avez vêtu; j’étais malade, et vous m’avez rendu visite; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi. 37  Les justes lui répondront: Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, et t’avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t’avons-nous donné à boire? 38  Quand t’avons-nous vu étranger, et t’avons-nous recueilli; ou nu, et t’avons-nous vêtu? 39  Quand t’avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi? 40  Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. 41  Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche: Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. 42  Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire; 43  j’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli; j’étais nu, et vous ne m’avez pas vêtu; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas rendu visite. 44  Ils répondront aussi: Seigneur, quand t’avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t’avons-nous pas assisté? 45  Et il leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites. 46  Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. » (Mt.25.31-46)

C’est quand même rare d’entendre Jésus dire à quelqu’un qu’il est maudit (Mt.25.41). Paroles dures. Qui est (sera) maudit, au fait?

Ah, oui! Ceux qui auront fermé leur cœur à l’étranger, à celui qui est dans le besoin, etc.

-Tu veux dire « même ceux qui se disent chrétiens »? Non! pas possible!

-Bin, quand j’entends la réflexion de certains « chrétiens » vis-à-vis des étrangers, on peut se poser la question sur le titre qu’ils portent, non? Moi, j’ai pas envie de risquer d’entendre le mot « maudit » qui m’est destiné en tout cas…

Et désolé, mais je n’ai trouvé aucune version de ce texte dans laquelle Jésus ajouterait: « Bon, maintenant, mes amis, si vous avez des doutes, que vous pensez que l’étranger n’est pas très net (il a l’air fatigué, mais on peut croire qu’il simule), que vous remarquez que celui qui est nu a quand même un smartphone, etc., dans ces cas-là, ignorez-les, évidemment!« … Non, pas trouvé de version qui reprend ça…

Alors, oui, à mon sens, on doit laisser nos politiques gérer au mieux la situation actuelle – ils sont sans doute les plus compétents pour le faire, ayant le dossier et les informations que nous n’avons pas entre les mains.

Mais non, notre rôle n’est certainement pas de suivre le premier chien avec un chapeau qui parle (pour les amis qui ne savent pas, c’est une expression de chez nous, Jean de La Fontaine est sans doute passé dans le coin) et qui veut faire peur à tout le monde avec des soi-disant terroristes, des soi-disant porteurs de maladies, des soi-disant… J’espère juste qu’ils n’auront pas en face d’eux des soi-disant « chrétiens ».

Comme du chocolat…

Pris sur le faitJ’avoue, je suis un choc-addict. Le chocolat noir est devenu une drogue (dure donc!), mais comme il paraît que ça déstresse, j’en mange pour raisons médicales. C’est pour ma santé, vous comprenez?

Or, voilà que j’ai entendu, lors d’une émission télévisée, que le plaisir que l’on avait en mangeant du chocolat, cela n’avait vraiment lieu que pour le premier morceau. Du moins au niveau de l’intensité du plaisir. Premier morceau = moment le plus intense.

Suite à cela, cela fait plusieurs jours que j’ai voulu tenter l’expérience – donc ici, je mange à fin (faim?) expérimentale. Et voici le résultat du test: Hé bien non! Il n’y a aucun changement perceptible. C’est toujours un vrai plaisir 1.

Avec la méditation de la Bible, c’est exactement la même chose. Ce n’est pas le premier verset du matin qui sera le moment de méditation le plus intense. Dès que l’on se remet à méditer (à midi, ou au soir), le plaisir est toujours bien réel.

Je comprends alors que le psalmiste pouvait s’écrier:

« Heureux l’homme qui… trouve son plaisir dans la loi de l’Eternel, Et qui la médite jour et nuit! » (Ps.1.1-2) -Oui, quel bonheur, les amis!

Et moi, je me dis, vivement le prochain temps de méditation de la journée! (Avec un morceau de chocolat noir?)

 

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1 100% des Belges ayant participé à ce test l’affirment! Remarque: Ça me fait toujours rire quand j’entends ce genre de pourcentage dans une pub – si ça tombe, ils étaient deux à tester le truc, quoi! Ou trois avec le caméraman!

« Marcher vers l’innocence » (Anne Lécu)

MarcherVersLInnocenceJe suis souvent à la recherche de livres qui ont des chapitres courts (ici 4-5 pages par chapitre) pour une méditation quotidienne. J’ai découvert ce livre au hasard d’une émission radio où l’auteur, Anne Lécu, était interviewée en rapport à ce livre.

Il s’agit avant tout d’un parcours dans l’évangile de Jean. Lire ce livre, c’est s’offrir un temps de retraite pendant 40 jours.

Il m’a rendu amoureux de l’évangile de Jean, évangile que j’ai donc commencé à méditer et, l’un entrainant d’office l’autre, choisi pour entamer une nouvelle série de prédications.

Vous pouvez le trouver, notamment sur Amazon_fr_logo

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Si vous souhaitez me contacter, voici une adresse mail pour me joindre :

patrick arobase bibliorum.net

J’essaie de vous répondre au plus vite.

(Je ne l’écris pas selon l’usage nom@site pour éviter un amas de mails provenant de robots fureteurs sur le Net)

Peut-on perdre son salut?

go001Houlà! Dans quoi est-ce que je m’engage avec cet article qui a fait couler tellement d’encre et qui a divisé tellement !?!

Alors, d’entrée de jeu, je le dis tout net: Pour moi, c’est une mauvaise question, à défaut d’être, dès le départ, une question piège.

J’ai la nette impression que Dieu balise dans les deux sens: et dans la direction du « oui, on peut perdre son salut » (je préfère le dire autrement, j’y reviendrai); et dans la direction du « non, évidemment, on ne peut pas le perdre ».

Je ne vais pas reprendre toute l’argumentation et tous les textes qui sont utilisés par les deux tendances.

Je crois que Dieu aime nous mettre en tension entre ce que les théologiens appelaient, il y a quelques années, le « déjà » et le « pas encore ». Nous connaissons tous (!) ces textes qui nous disent que nous sommes « déjà » en Christ, sauvés, lavés, que nos noms sont inscrits dans les Cieux, etc. Nous connaissons aussi tous (!) ces textes qui font appel au « pas encore », où il est question de travailler à son salut, d’achever la course, etc.

Je crois que cette question se situe dans ce cadre-là: L’œuvre du Saint-Esprit change immédiatement notre identité à la conversion. Nous devenons fils/filles de Dieu. Mais l’œuvre de l’Esprit se poursuit toute la vie. C’est comme si nous apprenions véritablement à être au quotidien ce que nous sommes déjà, à porter le fruit de l’Esprit plutôt que le nôtre, etc.

La question de « perdre son salut » est à mon sens une mauvaise question, parce qu’elle dirige dans une direction qui ne me semble pas juste. C’est comme si devant deux routes, on posait la question de savoir si on en prend une troisième qui n’existe pas. La question qui me semble plus importante, au lieu de celle-là est plutôt quelque chose comme: Est-ce que je continue à vivre ma nouvelle identité en Christ?

Je ne considère pas, dès lors, le salut comme un point sur une ligne du temps (le moment de ma conversion, de mon « oui » à Dieu, au sacrifice du Christ, etc.), mais une ligne du temps à partir d’un point précis (qui débute au moment de ma conversion): Je suis déjà sauvé, mais ce salut se renouvelle chaque instant (comme le besoin de conversion – d’où l’institution de la Cène par Jésus, pour revenir au sacrifice régulièrement). Il y a un déjà, mais aussi un pas encore « accompli, achevé… »

La grande question qui reste: Y a-t-il eu véritablement point de départ (une conversion – œuvre de l’Esprit Saint) au départ de cette nouvelle ligne du temps, ou est-ce que ce n’était qu’une adhésion « intellectuelle » ou « sentimentale » ou…, donc tout humaine? A mon sens, c’est là que l’on doit chercher quand il s’agit d’expliquer pourquoi certaines personnes hyper-engagées dans l’église ne sont plus « nulle part » (mais qu’en sais-je après tout?) au niveau de la foi.

Pour illustrer notre difficulté à comprendre pourquoi certains hyper-engagés semblent quitter la foi: Si Jésus dira un jour: « Je ne vous ai jamais connu » (Mt.7.21ss) , le jamais me dit qu’ils ne se sont jamais vraiment convertis (Jésus ne les a jamais rencontrés!), et nous, comme les ouvriers de la parabole, nous avons interdiction d’arracher, ce n’est évidemment pas notre rôle (et heureusement!)… mais cela nous permet de comprendre pourquoi l’ivraie semblable au blé, quand elle est en communauté de blé, peut retourner vivre avec ceux qui ont effectivement la même identité qu’elle…

Ce n’est évidemment que mon petit point de vue, merci de ne pas me lapider trop vite! (Sujet sensible oblige).

Pasteur, homme à tout faire?

bible-en-main Je parle du ministère pastoral dans cet article, mais la réflexion pourrait être étendue à tout ministère…

Je crois que nous avons une vision tronquée, parfois, de ce que devrait être le ministère pastoral… Et déjà là, il faudrait s’arrêter et se demander: « Quel ministère ou quels ministères met-on derrière ce que l’on appelle le ministère pastoral? »

Quand je discute avec des amis responsables d’église, tous sont d’accord pour dire que le pasteur ne doit pas être l’homme orchestre. Il ne doit pas tout faire. Ok. Mais il est quand même souvent l’homme chef d’orchestre. Il ne fait pas tout, mais il est dans tout – et si pas « dans » tout, il contrôle tout… (Bénies soient les églises qui ont compris qu’il ne fallait pas qu’il en soit ainsi).

« Il n’est pas convenable que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables » disaient les apôtres (Act.6.2). Grande sagesse.

Je crois que cette sagesse, cette ligne de conduite (principe?) peut être adaptée à tous les ministères dans l’église: « Il n’est pas sage que tu te disperses dans ce qui va te prendre du temps et qui n’a rien à voir avec ton ministère« . Oh! Ce n’est pas une règle de Mèdes et de Perses! Jésus s’est aussi mis à la cuisine quand il attendait ses disciples avec un BBQ/poissons sur la plage. On aurait peut-être préféré de lui qu’il nous laisse encore un petit enseignement de derrière les fagots (mais ceux-ci ont sans doute servi pour allumer le feu!). Juste pour dire que parfois, chacun doit se retrousser les manches pour des projets ponctuels qui nécessitent plus de bras…

Ceci étant dit, pouvoir s’attacher à son ministère, à son enseignement si l’on prêche ou enseigne, à la relation d’aide si l’on a un ministère pastoral (berger qui prend soin de), etc., c’est quand même ce que la Bible préconise.

Depuis que j’ai quitté mon ministère pastoral, je suis un homme heureux. Pas plus tard qu’hier, un ami (pasteur, le pauvre!… Non, je rigole!) me disait à juste titre: « toi, tu ne fais que ce que tu aimes en fait« . Et c’est vrai! Et combien ça devrait être vrai pour chacun des ministères dans l’église! On n’aurait que des gens heureux de faire et de ne faire que ce qu’ils aiment. Je dis que je suis heureux depuis que j’ai quitté le ministère pastoral, parce que j’ai abandonné les « coulisses de l’église« , entendez « la gestion administrative de l’église » (les réunions où l’on décide en quelle couleur on va repeindre les murs, et ce genre de chose). C’est évidemment important. C’est vital même. S’il n’y a personne dans les coulisses pour organiser, prévoir… on risque de se retrouver à célébrer Dieu dans un taudis dans quelques semaines.

Oui, c’est un réel privilège quand on peut s’attacher à son ministère, et ne s’attacher qu’à son ministère. Ce privilège, je le vis au niveau de l’église, et même des églises, puisque j’ai actuellement les pieds dans deux communautés (en étant rattaché officiellement à l’une des deux). Et justement! Etant détaché des coulisses, je suis plus libre pour exercer un ministère qui peut alors s’étendre au-delà d’une église locale… Même s’il est sage et nécessaire d’être aussi attaché à une église locale pour sa survie personnelle (puisque personne n’a tous les dons/ministères et donc a besoin des autres).

Il faut apprendre à dire « non » pour dire « oui » à son ministère. Dieu appelle, mais il n’appelle pas à tout faire. L’appel implique une mission précise, un ministère (parfois deux… mais au-delà, vous êtes sûr que c’est Dieu qui appelle?), une direction.

Dire « non » et garder son « non » est sans doute l’une des choses les plus difficiles à faire dans l’église: Beaucoup ne comprennent pas et reviennent à la charge en redemandant « tu es sûr que tu ne pourrais pas faire…« , harcèlement inconscient (heureux les inconscients!), culpabilisation (« moi, je le fais, et toi non?« , etc.)… Je le redis, il faut parfois faire une entorse au « non » pour répondre à une urgence. Mais l’urgence doit rester de l’ordre de l’accident. Il y va de la survie à long terme d’un ministère, et surtout d’un ministère bien fait, bien rempli.

Parfois, c’est comme si on devait choisir entre la culpabilisation et la frustration. Eh bien, non! C’est ni l’un, ni l’autre! Je dis « non » parce que je connais mes limites et les besoins de mon ministère (et que le temps n’est pas élastique, et que j’ai aussi besoin de repos, et que ma famille a aussi besoin de me voir, et…). Donc c’est un non catégorique à la culpabilisation. Et si les autres critiquent (ce que je ne crois quand même pas, mais au cas où): tant pis. Qu’ils en parlent à Celui qui m’a appelé et m’a confié un ministère précis (« pas d’ma faute après tout si j’ai pas été appelé à tout faire! »). Au niveau de la frustration: Si je dis non à la culpabilisation, ce qui me permet de dire non à ce qui n’est pas mon ministère (ou – j’élargis – à ce qui n’est pas ce que je suis capable de faire au niveau de mon ministère, j’y reviendrai dans le prochain paragraphe)… alors, d’office, je dis non à la frustration d’un ministère mal accompli. Puisque j’ai tout mon temps, toute mon énergie pour celui-ci.

Je reviens sur ma parenthèse: On pourrait aussi avoir une forme de harcèlement au niveau d’un ministère que l’on a effectivement. J’ai un ministère de prédication et d’enseignement. L’on pourrait me dire: « Ok! Tu vas prêcher toutes les semaines! » (Dans ma folie, c’est ce que je faisais quand j’étais pasteur d’une communauté, tout en étant dans les coulisses de celle-ci, tout en ayant un boulot à temps plein à côté pour nourrir la famille, tout en étant présent u niveau e la famille [Ah non! ça je n’ai pas pu, évidemment – c’est à l’âge de quinze ans que mes enfants ont découvert qu’ils avaient un père!… Non, je rigole, mais c’est un peu vrai quand même!] – ai-je prononcé le mot folie?). Prêcher toutes les semaines si je n’ai pas assez d’une semaine pour préparer mon message, dans le temps qui me reste après mes obligations auprès de mon employeur, de ma famille, etc., c’est de l’ordre du « aménage chez toi une petite pièce matelassée du sol au plafond!« . Non! Le ministère, c’est plutôt de l’ordre du « fais-le avec la force que tu as + JE serai avec toi« . Dieu fait évidemment la différence, mais mon corps me rappelle que je suis encore sur terre… Donc: Là aussi beaucoup de sagesse!

Il s’agit de découvrir ses limites (et on les découvre parfois quand on les dépasse), de se limiter à son ministère (même si on fait parfois un écart pour répondre à une urgence accidentelle), de refuser toute forme de manipulation/culpabilisation/harcèlement, etc., et surtout de prendre un vrai plaisir dans ce que l’on fait, parce qu’on le fait sans contrainte. Mais pour ça, il a fallu apprendre à dire « non« .

Heureux l’homme qui dit « non » à tout ce qui n’est pas dans le « oui » attendu par l’appel Dieu. (Béatitude bidon, mais il fallait que je trouve une chute à cet article)

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