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Commentaires de John MacArthur

Voici une collection de commentaires pour le logiciel LOGOS BIBLE que je recommande vivement.

Ce sont des commentaires d’obédience évangélique, avec un constant retour aux basiques de la foi chrétienne (avec raison, selon moi), un attachement profond aux Écritures. John MacArthur est un enseignant de la Bible qui explique la Bible par la Bible, j’aime ça.

Aussi, les commentaires ne sont pas constitués de quelques petites notes sur chaque verset, ce sont des paragraphes entiers qui sont consacrés à l’étude du texte, parfois d’un seul mot. On voit que le texte a été médité, étudié en profondeur. Quand c’est utile, John MacArthur fait référence au texte original, mais ce n’est pas systématique comme dans d’autres commentaires plus exégétiques. Celui-ci est destiné à une compréhension (évangélique) du texte par tout un chacun, et c’est donc très utile pour un pasteur qui veut que chacun comprenne le texte…

Ce que j’aime particulièrement dans cette version numérique avec Logos Bible, et encore plus particulièrement sur tablette en lecture « comme si c’était un vrai livre », c’est qu’avec un partage de la fenêtre en deux, d’un coté le commentaire à lire en continu et de l’autre une version de la Bible, c’est que l’on peut très facilement afficher tout le contexte des références citées dans le commentaire et surligner et/ou annoter les versets de la Bible (parfois aussi en copiant-collant une partie du commentaire de John MacArthur). Avec une version papier, il aurait fallu une Bible (papier) ouverte à côté, et constamment tourner les pages pour arriver au texte signalé. Même si j’aime encore revenir à la Bible en version papier (ce n’est quand même pas la même chose!), cette façon-ci me convient très bien aussi.

Les commentaires sont très pertinents, les introductions aux livres de la Bible sont suffisantes pour avoir en survol le contexte, etc. avant de plonger dans le texte proprement dit. Je recommande vivement donc (et le prix n’est pas si haut quand on compare avec l’ensemble de la collection en format papier).

Le lien vers LOGOS:  https://www.logos.com/product/129321/collection-cle-commentaires-macarthur-du-nt

Aussi: Si vous voulez un aperçu de l’enseignement de John MacArthur, tapez son nom sur Youtube (ou allez sur le site gty.org) – pour les francophones, il y a parfois sur Youtube l’option « traduction en français » en sous-titre [Cf. >>Paramètres (le petit écrou) >> « Sous-Titres » >> « Traduire automatiquement » et choisir « Français »].

Peut-on prier le Saint-Esprit?

Voilà une question qui revient de temps à autres. Et la réponse va varier selon le courant évangélique: s’il est plutôt charismatique, la réponse sera « oui » (ou plutôt « Amen! »), mais elle sera plutôt mitigée par ailleurs, voire carrément négative, allant même jusqu’à associer le prière du Saint-Esprit à une forme d’idolâtrie (je l’ai lu ailleurs!).

L’argument contre repose sur le fait qu’il n’y a pas d’exemple de prière au Saint-Esprit dans la Bible. Jésus lui-même nous enseignait à prier « Notre Père ».

La « ligne de conduite » que j’ai reçue dans mon milieu évangélique est qu’il convient de « prier Dieu le Père, en Christ (ou « au nom de Jésus »), par l’Esprit-Saint ». Pourtant la question me reste en réflexion. De fait, dans le Nouveau Testament, plusieurs se sont sentis libres de prier directement Jésus (alors qu’il n’y avait pas d’indication dans l’Ancien Testament signalant qu’on puisse le faire – je suis taquin!). Je pense à tous ceux qui s’adressent à Jésus pour une guérison, à Etienne qui prie Jésus juste avant sa mort (« Seigneur Jésus, reçois mon esprit » – Actes 7.59), à la dernière prière de la Bible (« Viens Seigneur Jésus » – Apoc.22.20), etc.

Alors, ne prier que le Père? Si vous me permettez, ça prend déjà un coup dans l’aile… Prier Jésus sera donc, disons, « toléré ».

Alors, prier le Saint-Esprit?

Je donne mon petit avis. Ce n’est pas une thèse de doctorat, ce n’est qu’une réflexion personnelle:

  • Si je crois sincèrement que le Saint-Esprit est une vraie personne (ce que je crois), donc qui (entre autre) parle et entend,
  • si je crois sincèrement que le Saint-Esprit est Dieu (ce que je crois),
  • si je crois qu’actuellement c’est le Saint-Esprit qui est la présence de Dieu sur terre (ce que je crois) – comme Jésus au premier siècle, mais qui est parti pour laisser la place au Saint-Esprit, justement -Jean 16.7, par exemple,
  • si je crois que le Saint-Esprit me parle (ce que je crois aussi) – Rom.8.16, par exemple,
  • si je crois que c’est l’Esprit Saint qui a inspiré le texte biblique (ce que je crois aussi),

pourquoi ne puis-je pas m’adresser aussi (je dis « aussi » et non « exclusivement ») à la personne de Dieu, présente sur terre (mieux: en moi), personne de Dieu qui me parle de surcroit (ou qui a inspiré le Texte que je lis)? Le dialogue avec l’Esprit-Saint qui habite en moi, qui est celui qui me guide ici-bas (Romains 8.14) serait-il interdit?

Alors, mon petit avis, c’est que la question a tellement été posée dans un climat de tension entre les charismatiques et les non-charismatiques qu’on a peut-être répondu dans ce même climat, en mode réactionnel. Et en mode « réaction face à l’autre », on se retrouve souvent dans des réactions extrêmes pour bien se démarquer (mon avis). Sans se voiler la face, je crois qu’il y a eu (et qu’il y a sans doute toujours) des abus dans les deux « camps » pour ce qui touche à l’Esprit Saint. Ma petite réflexion vise à essayer de sortir de ce climat de « réaction contre l’autre camp » qui nous empêche souvent d’en parler sans s’énerver.

Pour illustrer le propos non sans un brin de taquinerie (encore!), quand je pense au chant pour les enfants « Mon auto, Jésus la guide« , je trouve que c’est théologiquement pas très juste: Déjà, ce n’est plus Jésus qui est (physiquement) à mes côtés, mais le Saint-Esprit qui est en moi… bon, passons… Le pire pour moi, ce sont les paroles « car au volant sont les mains de Jésus« : C’est comme si je disais que je n’ai aucun contrôle sur ma vie. Or, contrairement aux démons qui possèdent une personne (et qui prennent vraiment le contrôle de la personne), le Saint-Esprit ne possède pas, il vient demeurer (Rom.8.9). Pour reprendre l’image contenue dans ce chant, je crois que l’Esprit n’est pas au volant, mais bien qu’il est comme un moniteur automobile qui m’apprend à conduire ma vie. Cet apprentissage durera jusqu’au retour du Seigneur Jésus, parce que je n’atteindrai jamais la perfection ici-bas. Alors, oui, j’ai besoin que mon « moniteur automobile » me parle régulièrement… Et la question que je pose via ce petit article sans prétention, c’est: Qu’est-ce qui m’empêche, moi aussi, de parler à mon moniteur?

Ceci dit, si ça vous perturbe trop, ne changez rien. Que Dieu soit prié reste l’essentiel. Pour moi, ça m’aide dans ma prière (tout en continuant à croire que c’est le Père qui est toujours dans la « visée » finale de la prière, à Lui toute la Gloire!!!), et c’est juste ça que je voulais partager. Si ça peut vous aider aussi, cet article aura été utile.

Juste à méditer, quoi…

 

 

 

« Tu t’es converti(e) à qu(o)i ? »

C’est la question que je me pose à moi-même (et que je te partage). Elle est venue en réflexion pendant ma lecture de l’excellent livre de John Piper « Desiring God – Meditations of a Christian Hedonist »1 que je ne peux que recommander. Voici l’extrait qui m’interpelle : « Saving faith means ‘receiving Christ’ (…) We usually say, ‘as Lord and Savior’. That’s right. But something more needs to be said. Saving faith also receives Christ as our Treasure. A non-treasured Christ is a nonsaving« . (Desiring God Foundation, 2011, p.40) – En français, ça dit quelque chose comme: « Être sauvé par la foi signifie ‘recevoir Christ’ (…) Nous disons habituellement ‘comme Seigneur et Sauveur’. C’est juste. Mais il y a quelque chose qui doit être dit en plus. La foi qui sauve, c’est aussi recevoir Christ comme notre Trésor. Un Christ qui n’est pas considéré comme un Trésor implique un non-salut ».

Ma réflexion à partir de là : Le point de départ de la vie chrétienne est un amour pour Dieu, une vraie reconnaissance à Dieu et Jésus pour l’œuvre à la croix, la résurrection, le Ciel promis, etc. Jésus comme Sauveur et Seigneur. Tout va bien au début de la conversion (je crois). Mais par la suite, je me demande si « Jésus-Sauveur-et-Seigneur » ne devient pas juste qu’une sorte de sésame qui a ouvert une porte. Une porte sur une communauté, une porte sur un ministère, une porte sur telle position dans l’église…

Jésus comme Sauveur et Seigneur, est-ce que ce n’est juste qu’un sésame pour ouvrir des portes dans l’église ?

Je ne dis pas que c’est d’office le cas. Je ne fais que m’interroger moi-même. Je me demande si je ne me suis pas converti d’abord à Christ, puis converti à un ministère, laissant le ministère prendre la place de Christ. En d’autres mots, je me demande si le ministère n’est pas devenu le Trésor et Christ (et Dieu) une partie de ce Trésor. Si Christ/Dieu n’est pas LE Trésor, ma vocation est tronquée.

Pour comprendre ce que je te partage :

  • J’aime méditer, étudier, prêcher la Bible. Mais au fil du temps, est-ce que ce ministère n’est pas devenu mon dieu qui remplace le vrai Dieu ? Une indication qui va dans ce sens : combien de temps est-ce que je passe dans la prière, dans une vraie relation avec Dieu, par rapport à ma relation avec le texte biblique qui titille mon intelligence ? Est-ce que ma foi ne devient pas quelque chose de plus en plus intellectuel tout en y perdant doucement ma vie spirituelle ?
  • Idem pour la louange : J’aime accompagner les chants à la guitare, j’aime animer la louange dans l’église… mais est-ce que je n’aime pas plus ça que Celui que je suis censé louer ? Ma louange n’est-elle pas en train de devenir elle-même l’objet de ma louange (j’espère que tu comprends l’idée) ? Est-ce que ma louange est vraiment « en esprit et en vérité » (Jean 4.24), c’est-à-dire spirituelle et axée sur la vérité de Dieu en Christ, ou intellectuo-musico-perso… satisfaisante et glorifiante (c’est si bon d’exercer un ministère musical dans l’église !).

Ce n’est qu’une réflexion qui me pousse à constamment réorienter ma vision vers Celui qui doit être le vrai Trésor… Celui que l’on trouve un jour (qui nous trouve !), comme ce trésor dans un champ de la parabole, et qui fait que l’on vend tout le reste, que tout le reste n’a plus d’importance parce qu’on veut uniquement ce Trésor-là. Que Christ soit le seul Trésor que je souhaite garder, voilà ma prière, mon vœu (pieux) suite à cette réflexion. Rien n’est gagné, mais je compte sur l’Esprit Saint pour m’y aider.

Seigneur, aie pitié de moi.


1 Ce livre existe aussi en français: John Piper, « Prendre plaisir en Dieu » (Ed. La Clairière, 1995, 260 pages).

Qui êtes-vous?

J’aime cette phrase attribuée à Oscar Wilde: « Donnez un masque à un homme et il vous montrera son vrai visage« . Je crois que c’est vrai. C’est aussi une réalité sur le Net: Il est possible de surfer en « mode caché / navigation privée ». Bon, ce n’est pas tout à fait vrai, puisque tout ce qui est fait via un ordinateur sur le Net est d’office mémorisé quelque part sur un serveur.  Mais je crois quand même que la réalité, c’est que tous les fantasmes peuvent trouver une réalisation dans le fait d’être caché de la vue des autres, de ne pas être reconnu. C’est dans ce « caché » que nous dévoilons un visage plus vrai de nous-mêmes. Et ça, ce n’est pas nouveau, c’est une réalité depuis la nuit des temps. « Rien de nouveau sous le soleil » disait Qohéleth.

Moi, ce qui me parle dans cette réalité, quand je médite un peu sur le texte biblique, c’est que Dieu nous veut justement aussi quand on est en mode « caché ». Matthieu 6.6 qui est souvent dans ma pensée nous le rappelle:

« Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » (Matthieu 6.6)

J’y vois que Dieu nous veut en tant que « qui es-tu vraiment? », « vas-y, joue franc jeu avec Moi!« . Alors que nous sommes tous (je pense) en recherche constante de notre identité, tellement il est difficile de faire le tour de chacune de nos complexités, dans la rencontre de Dieu, ce « qui es-tu? » prend son sens: Je crois que Dieu nous apprend qui nous sommes, il façonne notre identité… Et il nous rappelle d’abord et sans cesse que ma plus grande identité est celle qui commence par « je suis son fils/sa fille, et donc… »

A méditer…

La dîme en question…

Je suis étonné d’entendre, dans certaines communautés (dans plus en plus de communautés, d’ailleurs, et c’est ce qui m’a motivé à écrire cet article), des appels aux dons (en monnaie non trébuchante ni sonnante si possible – le billet étant moins sonore) en introduisant, notamment, le moment de la collecte par des textes qui rappellent la « loi » de la dîme.

La dîme en question

Notez que j’utilise le mot « collecte » et non « offrande », même si les deux devraient se confondre, mais pour moi, la collecte en passant dans les rangées – et en forçant un peu la main (cette main droite qui cache à la main gauche ce qu’elle donne – cf. Matthieu 6.3 – ce qui me fait dire avec un peu d’ironie, pour ces communautés où l’argent est devenu un nouveau dieu à assouvir pendant le culte, que cela pourrait permettre à ces communautés de repasser une seconde fois la collecte en demandant cette fois que ce soit l’autre main qui donne ), cette collecte s’éloigne de la notion d’offrande, qui par définition est « volontaire ». Où est le don volontaire quand il est imposé dans une forme de pression: « Si tu ne donnes pas, les autres à côté le verront! Et si tu ne donnes que de la monnaie, ils l’entendront! »… Donc oui, vous l’avez compris, je suis pour un système d’offrande avec un tronc disposé dans la salle. Une remarque à ce niveau: Quand nous sommes passés du système de collecte dans les bancs, dans la première communauté où j’étais pasteur, à un système d’offrande avec une boite au fond du temple, le montant des offrandes n’a pas beaucoup changé.

Je ne fais pas de procès d’intention. Il n’est sans doute pas question, dans le chef des responsables de la plupart de ces communautés, de manipuler les gens en les culpabilisant s’ils ne « donnent pas assez », mais cela reste problématique. Ceci dit, si vous êtes dans une communauté où les responsables veulent savoir combien vous gagnez, combien vous donnez, vous demandent clairement de donner tel montant, je n’ai qu’un conseil: Fuyez!

Mais j’ose croire que ce n’est pas la réalité la plus courante. Je comprends plutôt que le trésorier de la communauté voit bien l’effet de la crise sur le montant de l’argent récolté chaque dimanche, mais il voit aussi toutes les factures liées aux bâtiments et ministères s’amonceler. Et les vases ne communiquent sans doute pas assez pour répondre aux objectifs financiers, l’équilibre ne semble pas se faire. Il faut donc stimuler les donateurs, se dit-il. Et quoi de plus simple quand des textes sont déjà proposés dans la Bible pour le faire?

Un des textes les plus prisés pour cet exercice étant Malachie 3.10 (LSG): « Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes, Afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison; Mettez-moi de la sorte à l’épreuve, Dit l’Éternel des armées. Et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux, Si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance. »

Mais essayez de trouver des textes dans le Nouveau Testament qui imposent aux chrétiens la dîme. Vous n’en trouverez pas (vous n’en trouverez que dans un contexte lié à l’ancienne alliance). Vous trouverez par contre des textes qui,

  •  d’une part, signalent que les lois de l’Ancien Testament sont abrogées:

Hébreux 7.18–19 (LSG) : 18 Il y a ainsi abolition d’une ordonnance antérieure, à cause de son impuissance et de son inutilité, — 19 car la loi n’a rien amené à la perfection, — et introduction d’une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu.

  • et d’autre part, des textes qui poussent à une vraie liberté (libéralité) dans le don, tout en rappelant qu’en fait, nous appartenons déjà tout entier (y compris avec ce que nous possédons) à Dieu.

1 Corinthiens 16.1–2 (LSG) : 1 Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l’ai ordonné aux Églises de la Galatie. 2 Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa prospérité, afin qu’on n’attende pas mon arrivée pour recueillir les dons.

Et encore: ce texte relève d’une collecte particulière pour les chrétiens de Jérusalem qui souffraient de la famine. Ceci dit, on y retrouve des éléments comme « ce qu’il pourra« , « selon sa prospérité« , ce qui ne cadre vraiment plus avec un pourcentage fixe (la dîme).

Idem en 2 Corinthiens 8 et 9, avec le même contexte d’offrande pour les chrétiens qui subissent la famine à Jérusalem.

Cette notion de liberté, chère au Nouveau Testament, où plutôt à la grâce reçue en Christ, c’est aussi une libération d’un esclavage d’une dîme qui prend la place de l’offrande volontaire. C’est aussi un poids qui s’enlève pour les chrétiens moins aisés, pour qui enlever 10% des revenus serait vraiment problématique, ou pour les chrétiens dont le conjoint n’est pas croyant et donc pour qui mettre x% du budget familial mettrait à mal les relations au sein du couple, etc.

Donc, oui, il faut viser la liberté. Mais cela n’empêche pas les responsables de nos communautés de nous rappeler de temps en temps les besoins, parce que rien n’est gratuit en ce bas monde… Mais alors, en laissant au Saint-Esprit le soin de parler aux cœurs de chacun. Car quand l’homme veut remplacer l’Esprit Saint pour convaincre, il tombe souvent dans la sphère de la manipulation et de la culpabilisation. L’on sort alors du cadre de la grâce offerte en Christ.

Visons donc la liberté, mais la liberté responsable, sous l’action de l’Esprit dans nos cœurs.

A méditer…

Couvrez ce saint que je ne saurais voir!

Je ne suis pas historien, je ne suis pas sociologue, mais je me demande…

Je me demande… si on n’est pas constamment en mode balancier à travers les siècles d’histoire dont nous écrivons aujourd’hui d’autres pages. Mais sont-elles si différentes ?

Rien qu’en regardant notre petit (sic!) Occident, il était un temps où les chrétiens régnaient en maitres (quasi) absolus. Et : Au bucher, tous ceux qui croyaient différemment (ou qui ne croyaient pas, ou qui avaient telle orientation sexuelle, etc.)!

Il était donc un temps où être croyant, c’était le must, et avoir certaines croyances, non-croyances, divergences, orientations… c’était : « Vivez cachés pour vivre votre identité (ou plutôt pour vivre tout court)!« . Et surtout : « Honte à vous ! »

Aujourd’hui, le balancier atteint un autre extrême : Ce serait plutôt aux religieux de vivre leur foi, leur identité, de façon cachée, de façon privée.

Le siècle des Lumières et la raison ont essayé de balayer l’obscurantisme religieux. Cela a permis, Dieu merci (vraiment!), au monde religieux d’évoluer et de quitter enfin les pratiques moyenâgeuses dont on ne veut plus trop parler aujourd’hui dans les églises (inquisition, bûchers,etc.). Bon, on retrouve encore trop de résurgences par-ci, par-là, mais en gros, on a relativement bien évolué. Si, si !

Aujourd’hui, c’est un must, si on s’affiche homo et/ou laïc et/ou athée et évidemment ouvert, tolérant, intelligent, non dogmatique, etc.

C’était une erreur que les religieux d’une certaine époque chassent ceux et celles qui ne pensent pas comme eux et les terrent hors de leur (sic!) monde en pointant un doigt accusateur et indicateur de honte…

Effet de balancier ? Certains voudraient que nous soyons honteux d’être chrétiens, de croire l’incroyable, ce qui ne semble pas « raisonnable » (peut-on prouver Dieu, le miracle, la résurrection,… ?).

Je ne veux pas cacher ma foi, cette foi qui n’explique pas tout, cette foi toujours en recherche, certes, mais cette foi en Celui qui est Vérité, Chemin et Vie. Oui, je suis fier d’être chrétien.

Mais… cette fierté personnelle n’est pas un « non » à la personnalité de ceux et celles qui m’entourent. Que chacun(e) puisse être fier(e) de sa propre identité, de sa propre recherche spirituelle, philosophique, etc., sans devoir la cacher, je crois que cela relève du droit fondamental de chaque être humain.

Mon identité évolue, j’imagine que c’est le cas pour les autres humains autour de moi. S’afficher non dogmatique ou neutre, c’est à mon sens un leurre. Nous bâtissons tous notre identité sur une base (des fondations, des racines, des théories, des dogmes,… peu importe les mots !) qui font ce que nous sommes. Je crois donc que, quelque part, nous sommes tous dogmatiques. La base change parfois, mais on se raccroche très vite, dès lors, à une autre base, et l’identité nouvelle, ou renouvelée, …, se construit elle aussi.

Être dogmatique pour soi-même, avoir une base solide à sa foi (ou à sa non-foi), à sa personnalité ne me semble être pas un problème. Le problème, à mon sens, c’est quand j’impose mon dogme à l’autre. Effet balancier de l’histoire : Est-ce que ceux qui combattent le dogmatisme historique de la religion ne le font pas au nom d’un dogme qu’ils souhaitent à leur tour imposer? N’est-il pas dangereux de nous diriger vers une pensée unique qui se leurre en se croyant adogmatique?

Nous sommes tous des êtres complexes (enfin, il me semble). Je ne crois pas que je suis sur cette terre pour faire la guerre à mes pairs qui sont parfois si différents dans leur identité que moi ! (A moins que ce soit moi qui sois si différent?)

L’expression à la mode actuellement, à l’heure où j’écris ces lignes en Belgique, c’est « le vivre ensemble« . Si vous avez un discours à produire, sortez au moins cette expression trois fois. Ça le fait !… Mais les pensées derrière ces mots sont pourtant souvent si opposées à cette belle expression : Il s’agit ni plus ni moins de délimiter ce qu’est un espace où l’on vit vraiment ensemble, entendons (souvent) la sphère publique, et d’interdire dans cet espace tout ce qui est religieux. Pour ceux qui me lisent d’ailleurs, et pour qu’ils comprennent mon propos: En Belgique, pour le moment, certains laïques dogmatiquement adogmatiques (trouvez l’erreur) et surtout dogmatiquement anti-religieux visent un retrait de tout ce qui est religieux de la sphère publique.

C’est un déni de mon identité chrétienne. Une amie homosexuelle pourra s’afficher lesbienne, et tant mieux pour elle (et tant mieux pour moi aussi! J’aime rencontrer des personnes vraies! Sans masque – ni masque de honte, ni masque du « politiquement correct », ni aucun autre masque) – il est grand temps de supprimer les hontes, les hypocrisies. Mais un religieux, pourra-t-il s’afficher religieux ? « Par pitié, couvrez-moi ce saint que je ne saurais voir ! »

Ah, le balancier de l’histoire, où le meurtri d’avant devient l’émondeur du jour !

Serait-ce à celui qui ramasse le premier la pierre pour écraser l’autre, et sinon le réduire à néant, le réduire au silence, le réduire à la zone de la honte : « Faites ça chez vous, on ne veut ni voir, ni entendre… »

Je refuse la honte. Je refuse qu’un autre puisse la subir, je refuse de la subir moi-même. Pour tout dire, je n’accepte la honte, personnellement, que quand elle est mienne, je n’accepte que celle qui me fait regretter un mauvais choix, une mauvaise action, etc., que celle qui me fait progresser, que celle qui construit mon identité. Je l’accepte pour me construire, mais reconstruction se fait alors dans la présence Celui qui fait la différence dans ma vie et qui seul peut m’enlever cette honte coupable et me faire vivre libre à nouveau… Je refuse par contre la honte qui veut cacher mon identité. Je refuse la honte que l’on veut m’imposer.

Bref! Et si nous laissions les pierres par terre, plutôt que se demander qui les ramassera en premier ? Et si nous apprenions à mieux communiquer d’abord pour découvrir l’autre derrière une identité dont rien que prononcer le nom fait déjà peur et s’enfermer derrière nos plus grosses barricades ? L’on verrait sans doute que les fondamentaux de nos recherches profondes ne sont pas si différents, en fin de compte (la recherche d’amour, de bonheur, etc.). Mais oserons-nous cette démarche, ce rapprochement ?

Juste une petite réflexion perso…

Huguenots-MuseeDuDesert-Cevennes
Allons-nous revivre le quotidien des huguenots qui devaient se cacher pour lire la Bible (ce que certains chrétiens dans le monde vivent encore aujourd’hui)?

Heureuse fête des mères!

Quand on parle de la trinité, l’on est devant un des mystères que nous ne pouvons pas saisir : Trois personnes en une seule. Un concept hors de notre portée logique…

Mais il m’apparaît un autre mystère encore plus incompréhensible pour ma logique : La femme !

Aujourd’hui, c’est la fête des mères, et je me devais donc de me pencher sur le mystère féminin.

🙂 Et déjà: Un avertissement pour les plus jeunes d’entre les hommes : « Ne crois jamais avoir compris le monde des filles et des femmes, c’est une autre dimension dans laquelle tu peux véritablement te perdre »…

Bon… Plaisanterie mise à part… Il me semble essentiel que nous nous tournions vers ce que la Bible nous enseigne au sujet des femmes…

  • D’abord parce que tous les textes bibliques ne parlent pas uniquement des hommes…
  • Ensuite, parce que, quand même, il y a pas mal de sœurs dans notre église… Et que l’on peut de temps en temps être plus orienté vers nos sœurs dans nos messages…
  • Le but est aussi que nous puissions nous encourager, hommes et femmes, apprendre les uns des autres, toujours mieux travailler ensemble au service du même maître…

Je vous propose donc aujourd’hui un petit périple à travers la Bible sur ce thème de la femme, et plus particulièrement de la mère, étant donné la fête des mères de ce jour… Une fois n’est pas coutume, je respecte la thématique du calendrier…

La première halte que je nous propose de faire est dans le récit de la création : Genèse 1-3.

La première occurrence du mot « femme » dans la Bible se trouve en Gen.1.27-28 (TOB) :

27  Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa; mâle et femelle il les créa. 28  Dieu les bénit et Dieu leur dit: « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre! »

Nous reviendrons sur ce texte, mais notons deux points pour notre réflexion :

  • Dieu crée l’homme à son image (v.27), mais de suite il signale que le mot « homme », ici est à comprendre comme « humain », puisqu’il ajoute « mâle et femelle» (que d’autres traducteurs traduisent, en étant moins littéral, par « homme et femme il les créa »). Donc premier point que je relève : L’image de Dieu, ce n’est pas uniquement l’homme… mais ce n’est pas uniquement la femme non plus : Chacun porte l’image de Dieu.
  • Le premier couple a reçu la bénédiction de Dieu… Ils reçoivent tous les deux le mandat de remplir et de dominer la terre…

Nous reviendrons sur ce texte et sur ces points un peu plus tard…

L’auteur du chapitre 1 de la Genèse a voulu donner une vue d’ensemble à la création et présenter les étapes de la création en six jours…

Remarque: Il y a eu trop de batailles de mots entre ceux qui pensent que les 6 jours sont des jours de 24 heures littérales et ceux qui le prennent plutôt comme une image d’une période plus longue… Je ne m’attarderai donc pas sur ce sujet pour ne pas permettre les discussions stériles qui amènent aux divisions… Il faudrait sans doute y revenir un jour, mais alors il faudra que cela se fasse dans un climat de paix clairement prédéfini et prié avant la rencontre…

C’est donc très succinct ce qu’il nous propose. Il n’explique pas le « comment » il a créé, il n’entre pas dans les détails… Sauf peut-être avec cette parole de Dieu adressée au premier couple au v.28 et un secret révélé au v.27 : L’humain est créé image de Dieu. Je dis que c’est un secret révélé, parce que sans cette indication par l’auteur, nous n’en aurions jamais rien su…

Heureusement pour nous, l’auteur va alors écrire, dans ce qui est notre chapitre 2 de la Genèse, un peu plus de détails sur la création de l’homme et de la femme…

Le chapitre deux est donc une reprise du chapitre premier… Ainsi, l’auteur dit au v.4 :

Genèse 2:4 (NEG) :

Voici les origines des cieux et de la terre, quand ils furent créés.

La Genèse aurait donc pu très bien commencer ici, en Gen.2.4, mais on aurait alors perdu toute la beauté et tous les « secrets » du chapitre premier… Proposer deux fois le récit est donc une excellente idée… D’autant que répéter les choses dans la culture orientale (mais aussi dans la nôtre en fait), c’est montrer l’importance de la chose, et ici ce qui est à souligner, c’est que Dieu crée le monde

J’en arrive aux détails qui nous intéressent dans notre réflexion du jour. Nous devrions sans doute lire tout le chapitre, mais je vous propose quelques extraits…

Genèse 2.18-24 (NEG) :

18 L’Eternel Dieu dit: Il n’est pas bon que l’homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui. 19  L’Eternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les fit venir vers l’homme, pour voir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant porte le nom que lui donnerait l’homme. 20  Et l’homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs; mais, pour l’homme, il ne trouva point d’aide semblable à lui. 21 Alors l’Eternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. 22  L’Eternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena vers l’homme. 23  Et l’homme dit: Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair! On l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme. 24  C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.

Nous sommes dans le jour 6 de la création, selon le chapitre premier. Au départ, Dieu a créé l’homme, juste « le mâle »…

Alors, notons une chose vraiment intéressante dans ce texte : Dieu décrète d’abord que l’homme-mâle seul, ce n’est pas bon ; et ce, avant même que l’homme lui-même s’en soit aperçu.

Le v.18 explique alors l’action de Dieu et la mission donnée à l’homme aux versets suivants, comme l’homme est seul,

  • 19 : Dieu fait venir les animaux vers l’homme.
  • 20 : L’homme donne un nom aux animaux… Mais pour ce faire, il doit prendre le temps de les observer. L’idée est de donner un nom qui définisse l’animal… Et dans son observation, l’homme s’aperçoit alors… que lui… il est tout seul…

Notons aussi que le v.18 utilise pour la première fois l’expression « pas bon » pour qualifier ce que Dieu a fait.

🙂 Pour vos repas de famille, et spécialement pour que les femmes puissent un peu se moquer des hommes : Quand Dieu dit « pas bon » pour la première fois, c’est quand il regarde l’homme !

Blague à part, je suis étonné que Dieu prononce un « pas bon » sur ce qu’Il a fait lui-même ! Qu’il dise « pas bon » du travail d’un autre, je comprends, mais de son propre travail !?!

C’est une expression très forte dans notre texte et nous devons bien la souligner, parce que tout au long de la création, il est constamment répété : « Dieu vit que cela était bon » (1.4, 10, 12, 18, 21, 25) et même « très bon » (1.31)… Puis tout à coup : « Pas bon »…

Nous ne pouvons évidemment pas imaginer Dieu comme un apprenti laborantin qui se rend compte que son expérience n’est pas satisfaisante. Non, Dieu sait très bien ce qu’il fait… Et s’il dit que ce n’est pas bon, ce n’est pas pour montrer son échec, il n’y en a pas ! C’est plutôt pour que nous, lecteurs de ce récit, puissions être conscients, comme le premier homme a dû en prendre conscience, de deux choses :

  • L’homme est créé dans une volonté de Dieu qu’il vive le «nous» et non le « je ». Créé seul, c’est pas bon !
  • La femme est d’une part « une aide» et d’autre part « semblable à l’homme», c’est plus qu’une simple présence qui serait alors un simple alibi pour prononcer « nous » au lieu de « je ». Dieu le dit au v.18, mais il faut que l’homme fasse l’exercice de nommer les animaux pour qu’il s’en rende compte lui-même au v.20.

>>> Il n’a pas besoin d’un être vivant qui soit juste là, il n’a pas besoin d’une présence, il a besoin d’un vrai vis-à-vis. La femme n’est donc pas créée pour devenir une potiche (n’en déplaise à certaines émissions de télévision), mais elle a été créée pour avoir une vraie place au même niveau que l’homme (n’en déplaise au monde macho encore actuel qui ne donne pas les mêmes droits aux femmes qu’aux hommes – Y compris dans les églises! [Là, je ne vais pas me faire que des amis!]).

Le temps et ma visée pour cette prédication nous empêchent d’aller plus en avant dans l’étude détaillée de ce texte, cela mériterait plusieurs temps de méditation… Je vais donc prendre des raccourcis et espérant que vous me le pardonnerez…

La femme est donc, dans la pensée de Dieu, celle qui est pour l’homme :

  • « aide», ou autre traduction « secours »… Mais aide ou secours pour quoi faire ?
    • Le texte ne le dit pas explicitement. Il nous a été signalé au chapitre que l’homme devait accomplir la mission de « remplir et dominer la terre» (1.28)… Mais l’homme n’étant pas hermaphrodite, il ne peut pas se reproduire tout seul… Là, vient sans doute le premier élément d’aide…
    • Le second élément de réponse quant à l’aide, nous le trouvons dans tous ces récits bibliques, mais aussi de nos vies au quotidien, où l’on se rend compte du rôle complémentaire de chacun dans un couple… Je ne m’y attarderai pas non plus… Pensons simplement, par exemple, à ce récit qui met en valeur la qualité de cette femme nommée Abigaïl qui va sauver la peau de son mari, un homme « dur et méchant» pour reprendre l’expression du texte biblique… Bref, pour dire que c’était un vrai « con », quoi ! Entre nous : Heureusement que nos femmes nous sauvent parfois de nos conneries !… Un récit, celui d’Abigaïl, que vous retrouverez en 1 Samuel 25…
  • « semblable»… J’aime cette traduction qui nous dit que la complémentarité ne se retrouve pas dans l’identité… la femme n’est pas un homme et l’homme n’est pas une femme… Ils sont « semblables »… et complémentaires… ou pour reprendre la notion d’aide du contexte : Ils sont « nécessairement complémentaires »… Ils ne peuvent vivre l’un sans l’autre…

Vient alors la première occurrence du mot « mère » dans la Bible – en Genèse 2.24… Sauf que, là en Gen.2.24, « l’homme quittera son père et sa mère » – ça tombe un peu comme un cheveu dans la soupe, parce qu’Adam, lui, selon ce récit, n’a pas de mère (ni de père physique) à quitter…

En fait ce verset est ajouté comme une espèce d’explication, une sorte de protocole signalé dès le départ, ou plutôt un jalon posé par Dieu pour indiquer comment il voit l’organisation du couple homme-femme… Dieu posera d’autres jalons par la suite parce que l’homme, l’humain, va lui-même essayer plusieurs directions pour vivre cette relation homme-femme… Mais ce n’est pas notre sujet non plus, et je referme donc cette parenthèse-là aussi…

Le verset 24 explique encore en quoi le mot « semblable » peut être aussi compris.

Chouraqui avait traduit la fin du v.20 de la sorte :

« il n’avait pas trouvé d’aide contre lui. »

Traduction de la Bible du Rabbinat (v.20b) :

« pour lui-même, il ne trouva pas de compagne qui lui fût assortie. »

Il est question évidemment aussi de sexualité dans ce texte… Sexualité, donc dans un cadre de création d’un nouveau couple, séparé des parents (selon le jalon du v.24)…

Mais la notion de couple est encore un autre sujet, je vous propose de nous concentrer sur la maternité de cette femme qu’Adam reconnaît comme « aide qui lui correspond ».

Pour le moment, elle n’a pas vraiment de nom… C’est juste une « femme », juste le féminin du mot « homme » – Ce qui est plus visible en hébreu : elle est ischa, et lui est isch… Ischa  recevra un véritable nom plus tard, après les événements du chapitre 3.

Nous connaissons l’histoire de Gen.3.

En très bref :

Le serpent tente la femme, la femme se fait arnaquer, elle propose l’arnaque à son mari qui se fait arnaquer aussi… Dieu intervient et condamne le serpent, la femme, et l’homme…

Ce que Dieu dit à la femme :

Genèse 3:16 (NEG)

Il dit à la femme: J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.

Tout avait bien démarré à la création, Dieu avait fait découvrir à l’homme son besoin de la femme avant de créer celle-ci, il la reconnaissait comme « Aide qui lui correspond »…

Et là, la femme passe de celle qui se trouve « à côté » à celle qui est « dominée ».

Le verbe « dominer », c’était au départ (en Gen.1.28) pour les deux ! Homme et femme… Et pas pour se dominer l’un l’autre, mais pour dominer ensemble la terre…

Mais la femme sera dominée, elle qui devait dominer avec son mari…

Bref, cela tourne mal… D’autant que survient, avec les dernières paroles adressées cette fois à l’homme, le clou de la condamnation :

Genèse 3:19 (NEG)

« …tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. »

Parole adressée à l’homme mais qui englobe tous les êtres humains… Parole de mort s’il en est…

Vient alors le verset suivant, verset lumineux dans ce triste décor :

Genèse 3:20 (NEG)

Adam donna à sa femme le nom d’Eve: car elle a été la mère de tous les vivants.

C’est ici qu’apparaît pour la première fois le nom le nom de la femme… Ischa devient Eve…

Notez qu’Adam n’a pas tardé pour prendre domination sur sa femme, puisque comme pour les animaux, c’est lui qui va lui attribuer un nom. Eve. Littéralement « vie ». La femme d’Adam s’appellera « Vie ».

C’est lumineux à bien des égards, et c’est à mes yeux un excellent choix de nom et une belle manière de réagir à la mort qui vient d’être annoncée…

La mort vient d’être promulguée, mais il y a de l’espoir à travers la femme. A travers elle, l’humanité n’est pas en péril… Elle porte véritablement la vie en elle, alors que le monde subit la condamnation à mort…

Paul a cette belle formule en 1 Timothée 2.15 (NBS) :

« Elle [la femme] sera néanmoins sauvée en devenant mère. »

Et cette phrase s’accomplit à partir d’Eve : La maternité est un pied de nez à la mort qui pourrait engloutir l’humanité.

Mais dans la Genèse, il est aussi question d’une mort spirituelle, ce qui sépare pour l’éternité l’homme d’avec Dieu… Et là aussi, la femme reste le moyen de salut choisi par Dieu lui-même.

Ecoutons ce que Dieu dit au serpent, dans le jardin d’Eden :

Genèse 3:15 (NEG)

Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.

C’est une prophétie qui concerne la femme et sa postérité.

Je sais que je ne devrais pas le dire, et que ça va peut-être créer des discussions pendant des mois, mais il faut quand même rendre à César… et à la femme…

Alors que la malédiction pour la femme sera, entre autre, d’être dominée par l’homme, il n’en demeure pas moins vrai que la femme a été le moyen choisi par Dieu pour amener le salut à l’humanité, et je parle ici du salut de l’âme, [et c’est ce que je vais ajouter maintenant qui va amener la discussion dans vos couples – pardonnez-moi d’avance] la femme a été le moyen choisi par Dieu pour amener le salut éternel… y compris aux hommes.

Voilà, semble-t-il la meilleure des aides à laquelle Adam ne s’attendait sans doute pas…

Je reviens aux paroles de Paul qui font écho à cette ancienne prophétie et qui annonce le salut de l’humanité par la procréation.

1 Timothée 2.15 (NBS) :

Elle [la femme] sera néanmoins sauvée en devenant mère.

Genèse 3:15 (NEG)

Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.

Cette prophétie, donnée en Gen.3.15, a été accomplie par une femme, une simple femme… qui est devenue sujet d’adoration chez nos amis catholiques, et par voie de conséquence ou plutôt par réaction désastreuse, objet d’indifférence, pour ne pas dire pire, chez beaucoup de protestants.

Marie… Dans la Bible, elle reste, un vrai modèle de la mère.

Nous devons nous arrêter pour bien prendre conscience que la plus grande des missions que Dieu ait jamais donnée à un homme ou une femme n’a pas été donnée à des super-héros, des hypertrophiés du muscle ou du cerveau, des gars balaises sachant manier tous les arts martiaux de l’époque pour, au cas où, défendre l’enfant Jésus contre les envahisseurs* Romains [*Que David Vincent n’a pas vus…]… Il ne choisit pas des gardes du corps ou des agents secrets qui ont l’expérience des situations extrêmes…

Non : Juste Marie & Joseph d’un petit bled paumé appelé Nazareth…

Et encore, je dis « Marie & Joseph », mais en réalité, c’est d’abord Marie qui est choisie… Joseph, souvenons-nous, voulait « la renvoyer en secret » (Matthieu 1.19 – PDV)…

Il voulait « la répudier » (TOB)… Là on est dans des termes de divorces, parce qu’ils sont fiancés, donc clairement engagés (surtout dans la tradition orientale). Joseph a appris la grossesse de Marie et il sait qu’il n’a rien fait… Le mieux est donc de rompre…

Le fait qu’il la « remballe au fournisseur » (ma traduction), cela me prouve qu’il ne la croyait pas quand elle disait être « enceinte par l’action du Saint-Esprit »…

J’entends presque Joseph qui écoute Marie qui dit : « je suis enceinte sous l’action du Saint-Esprit », et qui se dit lui-même : « C’est cela, oui ! »…

L’amour rend aveugle, mais à ce point-là, il ne faut quand même pas exagérer… Joseph croit que Marie l’a trompé avec un autre, peut-être un légionnaire qui sentait bon le… (Ah, vous le connaissez aussi ?)

Non, ils n’étaient pas parfaits… Mais Dieu les a choisis, eux ! Et ils méritent notre profond respect.

Aussi, même si nous ne le prenons pas comme une prière à formuler aujourd’hui, les paroles suivantes restent des paroles très à propos au sujet d’une des plus grandes dames que cette terre ait pu porter, c’est Elisabeth sa parente, elle-même enceinte, qui les prononce alors que Marie vient lui rendre visite :

Luc 1.40-42 (TOB)

41  Or, lorsque Elisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant bondit dans son sein et Elisabeth fut remplie du Saint Esprit. 42  Elle poussa un grand cri et dit: « Tu es bénie plus que toutes les femmes, béni aussi est le fruit de ton sein! »

Notez que c’est l’Esprit-Saint lui-même qui inspire cette formulation : « Tu es bénie plus que toutes les femmes ! ».

Je le rappelle, ce n’est pas une prière, Marie n’est pas une déesse, mais cela n’en demeure pas moins la vérité !

Marie n’est évidemment pas à diviniser, mais elle n’est pas à mettre au rebut non plus… Elle reste une des grandes figures de la foi chrétienne au même titre de tous ceux qui ont marqué leur temps : tous ces Moïse, Gédéon, David, Salomon, Josué et tant d’autres… Pas divinisés, mais des personnages-clé dans l’histoire… Parmi tous les noms que l’on pourrait citer, Marie est sans doute, parmi tous les humains, celle qui a reçu la plus grande des missions…

Marie était évidemment une vraie mère… Elle a accouché du plus important des bébés, et ça, ce n’est pas rien… Elle a élevé cet enfant, nommé Jésus, elle a eu peur pour lui à maintes reprise : Dès sa naissance, quand il a fallu fuir en Egypte, puis plus tard quand il était resté à Jérusalem à l’âge de 12 ans alors qu’elle le croyait avec eux dans le voyage du retour… Ah ces gosses !…

Elle a vécu cette prophétie que Siméon lui avait faite 8 jours après la naissance de Jésus (Luc 2.35) :

« à toi-même une épée te transpercera l’âme »

Siméon annonçait déjà à Marie que ses entrailles souffriraient devant la mort atroce de Jésus… Et cela est effectivement arrivé : Marie était l’une des rares à être aux pieds de la croix et à voir son fils souffrir et mourir…

C’est une prophétie qu’aucune mère ne voudrait vivre… Assister à l’agonie de son propre fils…

Mais on retrouvera Marie aussi dans la chambre haute après la résurrection et l’ascension de Jésus (Actes 1.14)… Puis, par la suite, la Bible ne parle plus d’elle. Elle a accompli sa mission… Et elle l’a bien remplie !

Marie, une grande femme, donc ! Une mère qui doit rester dans nos mémoires…

Et pourtant… Jésus va, tout en parlant de sa mère, Marie, nous orienter vers une autre façon d’être mère… Et ce par deux fois…

Je terminerai donc avec ces deux événements :

1. La première fois que Jésus revisite, en quelque sorte et en extrapolant volontairement, le rôle de la mère, c’est lorsque Marie et ses frères veulent le voir alors qu’il est en plein enseignement…

Matthieu 12.46-50 (NEG)

46 Comme Jésus s’adressait encore à la foule, voici, sa mère et ses frères, qui étaient dehors, cherchèrent à lui parler. 47  Quelqu’un lui dit: Voici, ta mère et tes frères sont dehors, et ils cherchent à te parler. 48  Mais Jésus répondit à celui qui le lui disait: Qui est ma mère, et qui sont mes frères? 49  Puis, étendant la main sur ses disciples, il dit, Voici ma mère et mes frères. 50  Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère.

La définition de la mère (et du frère et de la sœur) est ici ramenée à « faire la volonté de Dieu »… Or, la volonté de Dieu, on la connaît, elle est résumée dans un verbe : « aimer ».

Nous vivons dans un monde qui, depuis les temps anciens, regardent d’un drôle d’œil la femme qui n’est pas mère… Peut-être que dans l’inconscient collectif, l’on se dit qu’elle ne participe pas au salut de l’humanité en procréant ? Je ne sais pas… Mais il y a un malaise… Être femme et ne pas être mère, il y a comme une incompatibilité dans les esprits qui fait pointer les doigts invisibles…

Combien cette parole de Jésus est libératrice : « Toi aussi, tu peux être mère, avoir ce cœur de mère, avoir les entrailles d’une mère, ces entrailles de la compassion… »

Entrailles propres aux mères, mais pas seulement !

J’aimerais vous lire un extrait du livre « La tendresse de Dieu » de Daniel Bourguet. J’ai eu la joie et l’honneur de rencontrer Daniel Bourguet lors d’une retraite où il était l’orateur et où il partageait ce qu’il a écrit ensuite dans un livre – que je ne peux que recommander.

« L’émotion des entrailles maternelles est liée au don de la vie et se réveille chaque fois que la vie donnée est menacée ou souffrante. Une mère sent ses entrailles remuer chaque fois qu’elle voit son enfant souffrir.

 Ainsi dans le célèbre récit, plein de finesse, rapportant le jugement de Salomon confronté à deux femmes qui réclament le même enfant, il nous est dit que ce roi a discerné la vraie mère au moment où celle-ci a « senti l’émotion de sa matrice », en apprenant que son fils allait être coupé en deux (1Rois 3.26)

 Face à la Bible qui nous révèle l’origine matricielle de la tendresse, il est bon, encore une fois, de ne pas réagir comme s’il s’agissait d’une affirmation strictement anatomique ! En effet, si une mère peut sentir l’émotion de sa matrice, la Bible nous dit aussi qu’un homme peut également ressentir cette même émotion, et donc que lui aussi, en quelque sorte, a une matrice !

C’est ainsi que l’expression, utilisée dans le récit du jugement de Salomon pour décrire l’émotion de la mère, se trouve dans la Genèse, pour décrire l’émotion d’un homme, le patriarche Joseph, au moment où celui-ci retrouve son jeune frère Benjamin, après des années de séparation. Joseph, nous dit le texte, « sentit l’émotion de sa matrice » (43.30). L’émotion de Joseph est si vive qu’il doit se réfugier dans une chambre pour cacher ses larmes. (…)

 Il est bon de savoir tout cela, pour comprendre en quoi Jésus fait lui aussi office de père maternel, chaque fois qu’il nous est décrit comme étant ému aux entrailles. En cela, Jésus est aussi réelle incarnation de ce Père maternel qu’il nous révèle dans la parabole du fils prodigue. Admirable parabole où, curieusement, la mère est absente, inexistante même, tant le père est à la fois père et mère. »

Dieu est bel et bien un père qui nous materne… Et homme et femme avons été créés à son image… avec cette capacité de nous émouvoir…

Matthieu 12.50

…quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est…  ma mère.

Notre méditation de ce matin se veut être un périple rapide à travers la Bible et non une étude exhaustive sur le sujet… Je prends donc beaucoup de raccourcis pour essayer de faire entrevoir la beauté de la maternité… Y compris chez ceux et celles qui n’accoucheront jamais physiquement…

Il est question d’être remué dans ces entrailles, d’avoir cette aptitude à la compassion… Juste quelques textes pour nous laisser entrevoir la direction à prendre :

Prophétie de Zacharie, le père de Jean-Baptiste, prononcée à la naissance de celui-ci (Luc 1.76-79 NEG)

76  Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut. Car tu marcheras devant la face du Seigneur, pour préparer ses voies, 77  Afin de donner à son peuple la connaissance du salut Par le pardon de ses péchés, 78  Grâce aux entrailles de la miséricorde de notre Dieu, En vertu de laquelle le soleil levant nous a visités d’en haut, 79  Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, Pour diriger nos pas dans le chemin de la paix.

L’apôtre Paul s’est adressé aux Philippiens et leur partage :

Philippiens 1:8

Dieu m’est témoin que je vous chéris tous avec les entrailles de Jésus-Christ.

Oui, nous avons tous été créés à l’image de Dieu, ce Dieu qui sait s’émouvoir jusqu’aux entrailles… Paul en a fait l’expérience… Nous tous aussi, sommes appelés à vivre cette émotion qui n’est que la manifestation de l’amour :

1 Jean 3.16-18 (NEG)

16  Nous avons connu l’amour, en ce qu’il a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères. 17  Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui? 18  Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité.

Et les paroles de Jésus de résonner :

Matthieu 12.50

…quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est…  ma mère.

Jésus cherche, comme disciples, des hommes et des femmes qui ont des entrailles qui peuvent se remuer devant la détresse, la misère des autres…

2. La seconde fois que Jésus revisite le rôle de la mère, si je puis encore me permettre l’expression et surtout oser encore l’extrapolation, c’est lorsqu’il est en croix…

Jean 19.25-27 (NEG)

25  Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. 26  Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. 27  Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.

Jésus va bientôt mourir… Oui, bien sûr, il y aura la résurrection… Mais il sait qu’il va ensuite retourner auprès de son Père dans les Cieux… Il pense à sa mère qui est au pied de la croix.

Il lui propose en quelque sorte une adoption… « Tu n’es pas sa vraie mère, mais sois une mère pour ce disciple… Et toi, sois un fils pour elle… »

Il y a peut-être autour de nous des esseulés qui ont besoin d’une mère, de quelqu’un qui a des entrailles qui se remuent pour lui…

Non, décidément, il n’est pas bon que l’homme soit seul sur cette terre…

Pour ne pas conclure…

Le partage de ce matin se voulait être un périple à travers la Bible… Pas exhaustif, pas complet, très frustrant pour ceux qui voulaient plus, mais un temps de méditation déjà trop long (je vous présente mes excuses pour cette longueur – je voulais proposer au mieux une vue d’ensemble)…

J’ai souhaité terminer sur deux propositions d’extrapolations, volontairement, pour accentuer les traits…

Nous sommes le jour de la fête des mères… Et donc : « Bonne fête aux mamans ! »

Et notre monde autour de nous a besoin de vraies mères ! Et j’entends par « mère » le fait qu’il y ait eu réellement accouchement physique vécu ou pas…

Mais notre monde a besoin aussi d’hommes et de femmes qui ont des entrailles qui peuvent s’émouvoir, des hommes et des femmes qui peuvent aimer jusqu’à considérer l’autre comme son propre fils, sa propre fille…

Notre monde a besoin d’hommes et de femmes qui peuvent aimer avec les entrailles de Dieu, des hommes et des femmes qui gardent intacte cette image de Dieu « reçue » à la création du monde.

Et je termine avec cette parole du Sermon sur la Montagne (je ne peux pas m’empêcher d’y revenir constamment) :

Matthieu 5.43-45

43 Vous avez appris qu’il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. 44  Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, 45  Alors vous serez vraiment les enfants de votre Père qui est dans les cieux [ce Père qui peut s’émouvoir jusqu’aux entrailles].

« Ce Jésus que je ne connaissais pas »

CeJesusQueJeNeConnaissaisPasAvec ce livre très facile et agréable à lire, Philip Yancey écrit sur Jésus… Ou plutôt, il mène l’enquête à sa manière bien journalistique de le faire.

Nous sommes alors plongé dans l’histoire de Jésus… histoire « dépoussiérée », comme le dira l’éditeur.

Philip Yancey essaie de comprendre quelques textes marquants des évangiles à la lumière des siècles d’interprétations et illustrés par quelques anecdotes personnelles… et ce qu’il nous offre en résultat ne laisse vraiment pas indifférent.

Si je dois citer des livres qui ont marqué mon existence, celui-ci en fait partie. C’est un livre que je partage aussi facilement avec des amis non-croyants. Je le recommande aussi pour ça. Chacun ayant déjà une image (souvent tronquée) du Christ. Ce livre a le don de lancer la réflexion sur Celui qui fait vraiment la différence dans nos vies, et il le fait fort à propos je trouve.

Vous retrouverez ce livre sur Amazon_fr_logo

Un chemin de foi…

Pour communiquer entre nous, pour nous faire comprendre, nous utilisons très souvent des expressions très imagées. On a recours aux analogies, aux métaphores. Le texte biblique y recourt aussi énormément. L’avantage, c’est que chacun peut comprendre: C’est imagé, illustré. Le désavantage, c’est que chacun peut le comprendre à sa façon. Mais est-ce un désavantage?

L’analogie de la vie par la foi et d’un chemin à emprunter est ce qui anime ma réflexion ces derniers temps. Je vous partage quelques bribes de ces réflexions non abouties. Il n’est donc pas question pour moi de poser ici une thèse infaillible, mais bien de partager tout haut mes pensées du moment. Entre amis, comme si nous étions en partage assis dans un fauteuil au coin d’un feu, un bon verre de Porto à la main, et quelques chocolats noirs à déguster… Bien installé(e)? Voici mon propos:

La Bible parle énormément de la vie par la foi comme d’un chemin. On dit d’ailleurs « marcher par la foi ». C’est une métaphore. Je pourrais rester assis physiquement à la même place et néanmoins marcher par la foi. Les pas que j’accomplis dans ma vie spirituelle se font d’ailleurs le plus souvent assis: Quand je médite la Bible, quand je prie. [Petite note perso pour mon ami qui avance assis – cf. son blog à découvrir ici – Tu avances peut-être assis, mais j’ai l’impression que tu marches plus vite que moi!]

La Bible utilise des métaphores, mais pas uniquement. Il y a aussi tellement de récits de vie. Abraham, Moïse, David, Jésus, et j’en ai passé tellement… Tous ces récits de vie, tous ces témoignages réels ont pourtant bel et bien un sens pour ma propre vie. Et pourtant, je ne vis pas à leur époque, je ne parcours pas les mêmes lieux, je ne rencontre pas les mêmes personnes… Et aucun d’eux n’avaient Internet (les pauvres! Comment ont-ils pu vivre sans?)

Tous ces récits de vie sont pourtant porteur de sens, ils m’animent spirituellement, ils deviennent un chemin pour ma propre vie. Ces récits réels deviennent eux-mêmes une analogie pour ma propre vie par la foi. Cela n’enlève pas l’historicité des récits, je le répète.

Ce qui m’interpelle alors, c’est de voir les différentes lectures que l’on peut faire de ces récits de vie. C’est vrai d’une confession à une autre, mais c’est vrai aussi au sein d’une même confession. Il suffirait de demander à plusieurs prédicateurs de prêcher sur un même récit, sans qu’ils se contactent pendant leurs propres recherches, temps de méditation, temps de rédaction de la prédication… et on aurait sans doute autant de lectures différentes du récit que de prédicateurs. En gros, ils seraient tous d’accord (j’espère), mais dans les détails, dans les accents mis sur telle partie du récit ou tel thème abordé, dans l’application personnelle, etc., il y aurait des différences.

Je connais une église qui a comme leitmotiv « nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, mais Christ crucifié et ressuscité ». Superbe leitmotiv. Rien à redire. Dans les faits, je crois quand même que chaque prédicateur prêche avec sa propre vision des choses, avec sa propre expérience de vie (ses combats, ses victoires, ses échecs…), et si la visée reste de prêcher Christ, il n’en demeure pas moins vrai que la prédication passant par le canal de notre propre existence unique en son genre, nous finissons par nous prêcher quand même un peu nous-mêmes aussi. Et je ne crois pas que ce soit un mal. C’est plutôt très positif, à mon sens.

Chaque évangéliste a voulu prêcher Christ, et pourtant, nous n’avons pas quatre fois le même évangile. Nous avons quatre évangiles où Christ est indéniablement au centre, mais quatre évangiles vivant aussi au rythme cardiaque, sentimental, etc. de chacun de ses auteurs. Et quelle richesse! Le même Christ, mais pas la même approche pour le faire connaitre. Eux-mêmes ne l’ont pas connu de la même manière…

Dans un monde où certains aimeraient qu’on soit tous coulés dans un même moule, en ayant une vérité absolue, une pensée unique… peu importe comment on l’appelle, cette conformité absolue, il est bon de réaliser qu’avec la Bible chaque chemin est différent, que chacun a une expérience de vie différente parce que personnelle et singulière, que chacun a une expression de sa propre foi qui est différente parce que personnelle et singulière…

Alors, non! Je ne suis pas en train de prêcher le relativisme: Je crois en un seul Dieu, créateur du ciel et de la terre (cf. ma profession de foi). Mais je crois aussi que chacun de nos chemins est différent, que nous avons une façon de marcher (= une expression de foi) qui peut être différente, que nous avons une lecture de la Bible qui peut être accentuée par ce chemin différent que j’emprunte, lui-même parcouru par ma façon bien à moi de marcher… et donc cette carte (la Bible – encore une analogie!) qui me conduit à Dieu reste la même carte pour chacun de nous, mais chacun y recherche les indices qui seront porteurs pour sa propre marche sur son propre chemin (son propre vécu).

(…)

Nous revoilà… au coin du feu, mon ami(e)… Le verre de Porto est vide, le chocolat n’a laissé que quelques miettes témoins de son passage – il était excellent comme toujours… Je te convie à une autre rencontre dans un prochain article pour aller plus en avant sur ce chemin (!) de réflexions… Bref, je te dis: « A bientôt! »

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« Pour une foi réfléchie » – Manuel de théologie

Alain Nisus et son équipe nous proposent un manuel de théologie pas comme les autres. Voici enfin, en langue française, un manuel de théologie destiné à tout le monde, et pas seulement aux théologiens (vous savez, ces gens que l’on croit vivre au-dessus des nuages ?)

Le langage esPourUneFoiReflechiet simple, mais la profondeur de la réflexion est bien présente. C’est un pari gagné pour faire comprendre des choses complexes à tout un chacun.

Les auteurs ne se limitent pas à un point de vue sur les questions posées. Chacun trouvera donc les arguments en faveur ou défaveur d’une argumentation. Mais ce livre ne se veut pas polémique. Ce qui est un gage de sagesse. Cela permet de comprendre les points de vue, et surtout de trouver son propre chemin dans les méandres de la théologie… Oui, j’aime ce livre !

Ce manuel est aussi parsemé de planches de BD d’ Alain Auderset et de Guido Delameillieure. Un vrai plus, cette touche d’un humour qui offre une autre façon de réfléchir !

Je crois que c’est un livre que devrait posséder tout chrétien qui se pose un jour l’une ou l’autre question sur la Bible et/ou sa mise en pratique aujourd’hui (tous les chrétiens, j’espère).

Bref, si vous ne le possédez pas, voici une superbe idée de cadeau (on cherche parfois quoi mettre sur ses listes de cadeaux)… Et si vous cherchez quoi offrir à quelqu’un, c’est aussi plus utile que des fleurs (ou une bouteille de vin) ! (Bon, si vous vouliez me l’offrir, c’est raté, je l’ai déjà! 😉 )
Disponible sur Amazon_fr_logo

Je reprends ci-après ce qui est écrit sur la page officielle présentant cet ouvrage, cela vous permet d’y voir un peu le contenu :

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Pour une foi réfléchie: qu’est-ce que c’est?

Pour une foi réfléchie, c’est un exposé systématique de la doctrine chrétienne. Ce manuel de théologie a comme objectif de donner au lecteur des éléments et des outils qui lui permettent de penser sa foi et, ainsi, de mieux se l’approprier. Anselme de Cantorbéry, un théologien chrétien du Moyen Age, disait que la théologie, c’est la foi en quête d’intelligence. C’est la foi qui cherche à mieux se comprendre, et cela pour mieux croire: mieux on croit, mieux on comprend, mais mieux on comprend, mieux on croit.

Le contenu a été réparti en 10 sections (plus une section consacrée plus spécifiquement à des sections éthiques), elles-mêmes composées d’un nombre variable de chapitres:

  1. Dieu
  2. La Bible
  3. Le monde invisible
  4. L’être humain
  5. Le mal
  6. Jésus-Christ
  7. Le Saint-Esprit
  8. Le salut
  9. L’Eglise
  10. La fin

A ces dix questions spécifiquement doctrinales s’ajoutent une section «Au fond, qu’est-ce que ça change? Enjeux et réflexions éthiques», un dictionnaire biblique et théologique doublé d’un index des thèmes, ainsi qu’un index des références bibliques.

Les principes de rédaction

Exemples de contenu

Modèles disponibles

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